J’ai oublié les raisons qui me poussent à écrire

Comme vous l’aurez constaté, je publie de moins en moins d’articles, bien que vous ayez des nouvelles plus régulières sur ma page Facebook. Et non contente d’écrire moins de billets, il n’y a  toujours pas de deuxième livre à l’horizon… Vous êtes de plus en plus nombreux à me demander les raisons de ce silence, alors j’ai décidé d’en parler ici.

J’ai oublié pourquoi je voulais écrire.

Voilà, c’est tout bête, ça se résume en une phrase, mais ça cache tout un tas de raisons plus ou moins liées entre elles. Mais rassurez-vous, certaines sont tout à fait positives !

Tout un tas de changements dans ma vie

Après le retour de Thaïlande, il m’a fallu réorganiser toute ma vie. Genre, vraiment, touuuute ma vie. Renouer avec la réalité, m’habituer à la nouvelle vision que j’avais sur mon quotidien, mon entourage, mes habitudes, et reprendre le travail. J’ai aussi décidé de m’assumer seule, en tant qu’auto-entrepreneure. Je voulais voir si c’était un mode de vie qui me convenait, si le risque en valait la chandelle. Ça a fonctionné, mais vous imaginez bien que cela demande beaucoup de travail ! Après quoi j’ai dû penser à l’avenir, à mon retour à l’école et à toutes ces choses d’adulte. Non contente d’avoir tout un tas de questions à éclaircir dans ma tête, me mettant déjà la pression comme une grande, il m’a fallu gérer avec le milliard de questions posées par mon entourage. « Et tu vas où à la rentrée ? Tu le trouves quand ton appartement ? Tu vas le faire où ton stage ? Et pourquoi tu ferais pas comme ci, et comme ça ? » Bref, adulte… Mais pas trop. Pas le temps de m’asseoir sur les bancs d’un amphi et de me réhabituer à l’école qu’on attend déjà de moi que je pense à la suite. J’ai donc passé les derniers mois en ayant l’impression de devoir constamment faire des choix, plutôt importants qui plus est, et à me retrouver avec le cerveau grillé. Pas tip top pour se remettre à écrire.

difficultés à écrire
« Je ne peux pas être adulte aujourd’hui »

« Alors, c’est pour quand le deuxième ? »

L’autre jour, j’entendais une maman expliquer qu’elle venait à peine d’avoir son bébé (de 7-8 mois) et qu’on lui demandait déjà quand est-ce qu’elle allait s’atteler à faire le deuxième. Ça m’a fait rire, car j’ai un peu cette impression avec La Brèche. En Thaïlande, j’ai été complètement déconnectée du roman pendant 7 mois, et je ne me rends pas du tout compte qu’il a commencé à se faire un petit trou dans la sphère littéraire. Tout petit, mais existant quand même. Du coup, je suis toujours hyper surprise que l’on puisse se déplacer exprès pour moi à une séance de dédicace, ou que l’on attende impatiemment un nouvel ouvrage, car j’ai l’impression que ma progéniture vient tout juste d’arriver dans le monde. Comme j’ai envie d’écrire dans un registre différent, je me mets une énorme pression car j’ai peur de décevoir ces personnes si enthousiastes. Pour peu que je me socialise un peu – et l’effet petit village accentue le phénomène -, je peux entendre la question jusqu’à 7 fois en une journée. Alors quand je me mets au clavier, je finis par bloquer. J’ai peur de décevoir. Peur d’aller dans la mauvaise direction. Peur de n’être pas à la hauteur. Alors ces craintes, ce n’est pas la première fois que je les expérimente… Elles étaient déjà apparues quand j’écrivais La Brèche ! Sauf qu’à ce moment-là, personne ne savait que j’écrivais un roman, personne ne m’attendait, et je ne pouvais décevoir que moi.

difficultés à écrire
« Mais attendez » La panique qui m’envahit quand je réalise que le deuxième est loin d’entrer dans vos bibliothèques

J’ai oublié d’écrire pour moi

Je suis en année de césure et je vais bientôt retourner à l’école pour finir mon master. J’ai profité de cette pause pour tester le métier de chef de projet web et de web-rédactrice. Le fait est que je passe donc mes journées à écrire pour les autres, pour payer mon loyer. Et quand je veux écrire un nouveau roman, je pense aux lecteurs. J’en oublie de me faire plaisir. D’aimer mes personnages tendrement, de me consacrer uniquement à leur épanouissement. Et il est là, le véritable blocage. À force de vouloir mener de front toutes les activités qui me font vibrer (étudiante, entrepreneuse, écrivain, voyageuse…) tout en conservant un minimum de vie sociale, j’ai fini par m’épuiser. Par saturer. Et l’écriture est devenue mécanique, un moyen de payer les factures et non plus de rêver. Or, je n’ai jamais vécu les pieds sur terre et l’écriture a toujours été ma fusée vers l’imaginaire. C’est donc un peu déstabilisant de voir ma fusée me propulser dans le concret, la vie d’adulte. Ne vous méprenez pas, je suis chanceuse et reconnaissante de pouvoir faire un métier que j’aime, que ma plume me permette de vivre, mais je dois encore apprendre à jongler entre ces deux mondes.

Mais la bonne nouvelle, c’est que…

Maintenant que vous comprenez mieux toutes les difficultés qui peuvent survenir dans le processus d’écriture et conduire au blocage, je peux arrêter de vous faire mariner. J’écris toujours, et pas seulement pour le travail. Seulement, je suis le genre d’écrivain qui écrit la nuit, sans jamais parler de ses projets. Concrètement, mon entourage n’a su que j’écrivais un roman que le jour où celui-ci a été accepté par une maison d’édition… Je suis très secrète sur ce sujet, tout simplement car il m’est bien plus intime que n’importe quel autre. Pardonnez donc mon trouble quand vous demandez si je travaille sur un nouveau roman, et de quoi il traite. Pardonnez-moi aussi, car je mentirai la plupart du temps. Je suis encore en train d’intégrer que mon rêve s’est concrétisé et que mes textes peuvent avoir un véritable impact sur les lecteurs, qu’ils sont susceptibles de toucher des gens. Mais sachez que vos encouragements et votre enthousiasme me motivent plus que tout. Et c’est pourquoi j’ai le plaisir de vous annoncer…

Que le deuxième roman sera dans vos bibliothèques d’ici très, très peu de temps !

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« Merci ! Merci beaucoup »

 

En somme…

Mille merci pour votre soutien et vos encouragements. Cela me rebooste à chaque coup de mou et me détermine à faire mieux à chaque nouveau projet. Certes, je doute souvent, mais cela fait partie intégrante de ma relation quelque peu torturée à l’écriture. Il faudra encore vous armer d’un peu de patience, je compte bien fignoler mon nouveau bébé, mais soyez sûr que vous aurez de la lecture à vous mettre sous la dent sans trop tarder… Même si je suis silencieuse, je travaille d’arrache-pieds et j’ai retrouvé la jouissance d’écrire pour créer des mondes, tisser des destins. J’ai peut-être oublié pourquoi j’écrivais pendant quelques temps, mais chaque rencontre avec les lecteurs me rappelle que c’est pour le plaisir de rêver. De voyager au fil des pages, de vibrer avec les personnages. Et si aujourd’hui je vis mon rêve, c’est grâce à vous. C’est pourquoi je préfère prendre mon temps : je veux être sûre de me réinstaller dans vos bibliothèques avec un ouvrage à la hauteur de tout ce que vous m’apportez.

Alors, vous avez une idée du sujet de ce deuxième roman ?

4 Comments

  1. Kirsteen Duval

    juillet 18, 2018 at 4:43

    Eh bien bon courage pour tous ces merveilleux projets !! Et quant au sujet de ce deuxième roman, a-t-il quelque chose à voir avec ton séjour en Thaïlande ?

    1. paulineperrier

      juillet 19, 2018 at 7:38

      Eh non, aucun rapport ! Je l’ai d’ailleurs écrit avant de partir… 😉

  2. Heurion Françoise

    juillet 18, 2018 at 6:04

    Pour l’ idée , non , aucune … ou trop ! Mais je te fais confiance .
    Bisous !

    1. paulineperrier

      juillet 19, 2018 at 7:38

      Encore un peu de patience… J’espère être à la hauteur !

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