Si vous me suivez depuis un moment, vous n’êtes pas sans savoir que mon premier roman est une dystopie. Passionnée du genre depuis l’adolescence, j’en avais un peu marre de frôler l’apoplexie dès que j’ouvrais une nouvelle saga qui le dégradait (Divergente, Hunger Games…). Du coup, j’ai décidé d’en écrire une à ma sauce, de revenir du côté des « classiques », et surtout d’en finir avec ces romances dégoulinantes de niaiserie et les personnages « Mary-Sue » qui éclipsaient tout le potentiel de l’intrigue. Je n’ai pas la prétention de détenir le secret pour écrire une dystopie exceptionnelle. On m’a d’ailleurs déjà reproché d’être restée fidèle aux codes de ce genre… Cependant, de par mon expérience de lectrice et d’auteure, je peux vous délivrer sans rougir 5 conseils pour écrire une dystopie qui se démarque et qui rompt avec les clichés habituels.
Qu’est-ce qu’une dystopie ?
– Oh tu as publié un roman ? Génial, c’est quel genre ?
– Une dystopie !
*Silence gêné, bredouillement maladroit*
– Heu… Mais c’est quoi, une dystopie ?
A la sortie de La Brèche, je me suis vite rendue compte que peu de gens étaient capables de définir la dystopie. C’est pourquoi, avant de livrer mes 5 conseils pour écrire une dystopie, une petite définition s’impose :
La dystopie représente une société imaginaire régie par un pouvoir totalitaire ou une idéologie néfaste, telle que la conçoit un auteur donné.
Larousse
En gros, vous prenez un problème de société que vous extrapolez selon vos intérêts, votre imagination, puis construisez une intrigue autour. Mais nous allons voir ces étapes dans quelques lignes. Place aux 5 conseils pour écrire un roman digne d’intérêt !
1. Sachez faire la différence entre codes et clichés
Tout genre littéraire se distingue par des codes qui le définissent. Sinon… Bah, votre texte n’appartient pas à ce genre, tout simplement. C’est pourquoi il me parait insensé de reprocher à une œuvre son respect des codes du genre auquel elle appartient. Les clichés, c’est ça qu’il faut fuir ! Mais les codes sont importants pour que vos lecteurs reconnaissent le texte comme appartenant à leur genre de prédilection et qu’ils y adhèrent plus facilement. Concernant les codes de la dystopie, ils sont en adéquation avec la définition. Il vous faudra inventer une société plutôt futuriste, en opposition avec toute utopie puisque son fonctionnement doit réprimer les libertés. Pour donner vie à votre monde, il vous faudra passer par les technologies et/ou la science. Si vous recourez à la magie, alors votre récit s’ancrera plutôt dans la fantasy. N’oubliez pas que la dystopie est une branche de la science-fiction ! Ça ne veut pas dire qu’il doit y avoir des voitures volantes, mais que les évènements doivent être envisageables d’un point de vue rationnel.
Mais encore ?
Bien, maintenant que vous comprenez parfaitement les codes, voyons voir les écueils à éviter pour écrire une dystopie qui sort du lot. Vous voyez Hunger Games et Divergente ? Eh bien ne vous en inspirez surtout pas, sauf si vous souhaitez dresser une liste de tout ce qu’il faut éviter. Bon, j’exagère, il y a quand même quelques bonnes idées (surtout dans Hunger Games), mais franchement… Vous n’en avez pas marre des triangles amoureux et des histoires d’amour à l’eau de rose ? Quand vous écrivez, n’oubliez pas votre problème de départ, la tension qui anime tout le récit. Assurez-vous que tous les éléments que vous incorporez ensuite viennent en renfort de cette tension. Dans Hunger Games, l’intrigue pourtant riche est trop souvent éclipsée par le triangle amoureux qui lie les personnages principaux. Dans Divergente, l’histoire d’amour se noue rapidement et devient très intense en un rien de temps. Mais surtout, elle dégouline de niaiserie. Est-ce vraiment nécessaire alors que les personnages sont en pleine guerre ?
Bannissons les Mary-Sue !
Aussi, il faut garder à l’esprit que votre héros n’est pas surhumain (à part si vous avez déterminé des raisons scientifiques/technologiques pour qu’il le soit). Les combats au corps à corps seul(e) contre quinze, qui s’achèvent sans la moindre égratignure pour le personnage principal : vous croyez vraiment qu’on va avaler ça ? En somme, ne versez pas dans la niaiserie, dans le « trop ». Demandez-vous, en toute honnêteté, comment vous ou vos proches réagiriez dans une situation donnée afin de garder un semblant de réalisme. Efforcez-vous d’équilibrer les forces et les faiblesses des personnages. Pour les personnages féminins : respectez-les ! Par pitié, n’en faites pas des wonderwomen qui décrédibilisent complètement l’idée d’une héroïne forte, et encore moins des chouineuses capricieuses. Pensez aux modèles que vous voulez offrir à vos lecteurs ! Être auteur, c’est avant tout être un fin observateur, un caméléon capable de se glisser dans la peau de l’autre sexe, et un peu un sociologue, aussi.
II. Révisez vos classiques avant de prétendre les réinventer
Ce qui est merveilleux avec la dystopie, c’est qu’elle est intemporelle ! Lisez 1984 (Orwell), Fahrenheit 451 (Bradbury), Le Meilleur des Mondes (Huxley), et regardez même quelques films (V pour Vendetta, Bienvenue à Gattaca…). Bien d’autres références sont à votre disposition pour parfaire votre culture de la dystopie. Elles vous aideront à piocher les éléments qui vous plaisent et ceux avec lesquels vous souhaitez rompre. Pour ma part, revenir à un style classique était un parti pris : mon but ultime était de trancher avec les romans jeunesse qui abondent.
III. Observer notre société est le meilleur moyen d’écrire une dystopie
Par essence, la dystopie est le contraire de l’utopie. Eh bien… Spoiler alert : notre société actuelle est loin, mais alors très loin de ressembler à une utopie ! En vous intéressant quelque peu à l’actualité, vous devriez trouver un grand nombre d’idées pour votre ouvrage. Réchauffement climatique, instabilités géopolitiques, discriminations en tous genres, menace nucléaire ou encore Cyril Hanouna, ce ne sont pas les sujets qui manquent ! Sortez de chez vous, parlez avec votre entourage et des inconnus, lisez la presse, avalez même quelques heures de téléréalité : les dérives de notre société sont partout sous nos yeux, il ne vous reste plus qu’à choisir le filon que vous souhaitez exploiter.
IV. Votre imagination est votre seule limite !
Maintenant que vous connaissez les codes du genre, que vous savez où piocher les problématiques à aborder, qui sont les maîtres à suivre et les clichés à fuir, vous n’avez plus qu’à vous lancer ! Pour cela, imaginez un univers unique, avec une ambiance particulière. Quand le lecteur ouvre votre livre, l’aura qui s’en dégage doit le capter immédiatement. Il faut qu’on reconnaisse votre monde. Inventez des codes, des signes distinctifs, des paysages particuliers, etc. Mais attention : ne donnez pas tous ces éléments dès les premières pages. L’ensemble de l’ouvrage doit être un voyage au sein de cet univers unique que vous aurez construit. Le lecteur doit être surpris, recevoir ces nouveaux éléments au fur et à mesure, comme des cadeaux pour son imagination. Soyez son guide, ne le laissez pas prendre la main et deviner d’entrée de jeu tout ce que vous avez prévu pour lui !
V. Élaborez une intrigue qui tienne le lecteur en haleine
Y a-t-il plus beau compliment que « je n’arrivais pas à lâcher ce livre, je voulais absolument savoir la suite ! » ? Or, tenir son lecteur en haleine n’est pas chose aisée. Pour écrire de la science-fiction palpitante, il faut une intrigue solide. Comme je l’ai mentionné au début de cet article, toute l’histoire doit s’articuler autour d’un problème initial, d’un conflit à résoudre, une quête à accomplir. Renverser un gouvernement, retrouver un être aimé, récupérer un objet capable d’améliorer le monde… A vous d’imaginer quel but poursuivront vos personnages tout au long du récit. Sur ce problème viendront se greffer des éléments perturbateurs, des relations annexes, mais gardez toujours à l’esprit que tout ce que vous écrivez doit ne servir qu’à faire avancer l’intrigue.
Alors, vous êtes prêt(e) ?
Écrire une dystopie est une aventure palpitante ! Pour les auteurs qui se plaisent à construire des mondes de toute pièce, c’est le genre idéal. Cependant, il est important d’en respecter les codes et de ne pas tomber dans les clichés qui abondent dans la « dystopie young adult ». Si vous voulez que votre roman se démarque, ne cherchez pas à copier ce qui a déjà été fait, mais tirez-en des leçons pour inventer un univers hors du commun. Quoi que vous imaginiez, demandez-vous si cela pourrait réellement se passer. Plus vous collez aux perspectives d’avenir envisageables pour notre société (en les extrapolant comme bon vous semble, bien entendu), plus vos lecteurs seront captivés… Et inquiets ! N’hésitez pas à malmener lecteurs et personnages, votre travail d’auteur est de véhiculer un maximum d’émotions.
Aller plus loin :
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Découvrir les clichés sur les auteurs…
Encore une fois, un article coup de poing et avec humour ! Si il existait une « école d’écrivain » nul doute que tu serais la prof préférée ! Une bonne histoire d’amour dans une distopie ? La nuit des temps de Barjavel qui fait oublier Hunger Games et autres…!
Je n’ai pas mentionné Barjavel, mais en effet c’est le maître en la matière ! Merci pour tes retours 🙂
À mon sens, pour avoir mis Hunger Games dans le même panier que Divergente, il faut ne pas avoir compris l’essence de la série…
Bonjour Marie,
C’est que vous n’avez pas bien lu l’article alors 😉
Bonne année à vous,
Pauline
Merci pour ces conseils !
Avec plaisir 🙂
Bonjour !
Alors peut-être suis-je un peu niaise moi-même mais je ne suis pas trop d’accord avec ce que tu dis sur les histoires d’amour. C’est justement dans ces romans là que les histoires d’amour sont les meilleures. Pour, moi l’amour c’est la vie et je parle de n’importe quel type d’amour. C’est ce qui donne de l’espoir et de la lumière et pas seulement dans les livres mais aussi dans la vraie vie. On ne pourrait pas vivre sans amour. Et je pense donc que c’est très important les histoires d’amour que tu cites comme clichés. C’est l’étincelle qui donne de l’espoir. (d’après moi hihi) Certes c’est parfois clichés, je suis d’accord
Sinon merci beaucoup pour cet article, il est super !
Bonjour Amélie,
J’ai ri en lisant ton commentaire. Il faut dire que je n’étais pas repassée sur cet article depuis sa publication, il y a un an. Pour tout te dire, j’ai toujours eu la même vision que toi concernant les histoires d’amour dans les romans. Elles font partie de la vie – et même mieux, elles permettent de donner la vie – mais je t’avoue que j’étais fortement agacée de lire des dystopies, qui sont censées porter à réflexion sur le monde et faire travailler notre imagination avec des univers travaillés, se concentrer uniquement sur des histoires d’amour à l’eau de rose. C’est un fléau qui concerne principalement les dystopies jeunesse/young adult.Je dois dire que mon avis a quelque peu évolué sur la question – après tout, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, comme on dit 😉 – même si je reste vigilante. J’ai d’ailleurs commencé à intégrer un peu d’amour dans mes romans. Mais à petite dose, pour éviter de verser dans les clichés et de sacrifier l’intrigue.
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de lire et de commenter, je te souhaite une bonne continuation 🙂
Bonjour je suis au collège et je dois écrire une dystopie et sachez que cette article vat beaucoup m’aider merci?
Je suis ravie d’avoir pu t’aider un peu 🙂
Merci, cet article va beaucoup m’aider ^^
Juste pour savoir, est-ce qu’il faut aller à l’essentiel dans un roman dystopique ? C’est très dur pour moi d’écrire moins de 5000 caractères dans un chapitre, et je n’arrive pas à déterminer si c’est trop long ou si c’est relativement correct.
Merci d’avance !
Je suis ravie de pouvoir t’aider un peu ! Pour moi, c’est important de rester concis et de ne pas se perdre en détails inutiles. Cependant, 5000 caractères (surtout si tu parles espaces comprises) ne me semble pas inapproprié. A mon sens (mais ce n’est que mon humble avis), il n’y a pas de longueur minimale ou maximale pour un chapitre. Au lieu de t’interroger sur le nombre de caractères adéquats, je pense que tu devrais plutôt te demander « est-ce que chaque passage écrit fait avancer l’histoire ? » C’est surtout ça, l’important, de mon point de vue. Enfin, tu peux aussi écrire en te laissant un peu aller puis couper des scènes superflues lors de la correction 😉
Bon article, mais tu devrais éviter de dénigrer les autres oeuvres sous prétexte qu’ils ne t’ont pas plût.
Bonjour,
Je suis ravie que l’article ait pu t’apporter quelque chose. En revanche, c’est mon blog donc je suis libre d’y donner mon avis, d’autant plus que je précise d’entrée que j’exagère. La nuance, c’est très chouette, mais l’idée ici était d’illustrer mon point 🙂 Je pense que Véronica Roth et Suzanne Collins se remettront du fait que je trouve leurs romans assez clichés vu les succès planétaires qu’ils ont eu, et dont je me réjouis pour elle.
N’hésite pas à laisser ton mail la prochaine fois, afin que l’on puisse échanger intelligemment, c’est plus sympa que de laisser des ondes négatives sans regarder par-dessus son épaule 😉
Bien à toi,
Pauline
Bonjour,
Je viens de tomber sur cet article un peu par hasard ; en fouinant çà et là, au gré d’internet, en quête d’une muse. Muse que j’aurais potentiellement trouvée ici, l’avenir le dira.
Je viens de terminer – une énième fois – Le Monde Inverti, je suis en train de boucler L’Arche de la Rédempion (Alastair Reynolds), et les idées fourmillent. Je me perds à toutes les coucher pour ne pas les laisser s’envoler, mais une chose est certaine, il va falloir que je change de style, moi qui suis habituellement un auteur de Light Novels, pour me mettre à écrire un roman en bonne et dûe forme.
Et la dystopie me semble ce qu’il y a de plus à propos, passionné que je suis par ce genre littéraire. Donc il en sera ainsi, et je m’attaque à un roman.
Sans m’attarder sur les goûts personnels et évolutifs de tout un chacun et qu’on n’est pas en droit de juger et pour rester collé à ce qu’il y a de plus objectif, ce qui est décrit dans cet article est un amas d’évidences, de rappels, de… codes auxquels ont ne peut se soustraire, mais il est bon de les avoir lus, de les avoir reconnus pertinemment et consciemment.
Pour ça, je suis reconnaissant. Pour ça, je sens mon envie et mon impatience palpiter.
Si vous… Non, je n’aime décidément pas le vouvoiement.
Si tu as d’autres choses à ajouter, des précisions, des conseils ou idées, n’hésite surtout pas à en rajouter, c’est un plaisir.
Si la dystopie, la science-fiction et l’arbre de possibles (qu’il soit théorie du chaos ou purement potentiel) t’intéressent toujours, je réponds à mes e-mails avec joie. J’aime discuter de tout ça, notamment pour avoir des avis externes de passionnés sur des choses que je considère peut-être, à raison ou à tort, mal.
Et si tu ne repasses jamais par là, ainsi soit-il, j’aurais laissé la trace de mon ressenti, imprimée indélébilement ici.
Bonjour Laurent,
La dystopie est un genre plein de promesses, où les possibilités sont infinies. J’espère que vous réussirez à organiser toutes vos idées pour écrire le roman dont vous rêvez.
En effet, il y a beaucoup d’évidences qui sont souvent oubliées. Je le vois chaque jour en parcourant les manuscrits de jeunes auteurs. J’ai, moi-même, eu besoin de ce recul après mon premier roman. Je suis contente que vous ayez trouvé de quoi nourrir votre imagination dans cet article.
Bien à vous,
J’ai beaucoup aimé cet article, j’aimerais moi même écrire une dystopie mais je ne sais pas trop comment faire
Bonjour Béatrice, je suis ravie d’avoir pu vous aider un peu, j’espère de tout cœur que vous parviendrez à mener votre projet à bien 🙂
Merci beaucoup pour cet article très intéressant sur la dystopie ?, il va m’aider à me lancer
Oh génial ! Bon courage pour cette belle aventure 🙂
je me suis lancer dans un roman dystopique politique, je sais pas si c’est une bonne idée. je vois mon histoire en deux parties. j’ai créer mon histoire à partir d’une scène que j’ai imaginé avec beaucoup de réalité.
C’est toujours une bonne idée de faire travailler son imagination 🙂 Bon courage !
Bonjour, je dois rédiger une dystopie pour mon cours de littérature anglaise, bien que trouver une intrigue est compliquer votre article m’a beaucoup aider, merci!
Bonjour Garance, je suis ravie d’avoir pu t’aider 🙂
Pour mon roman dystopique, j’ai choisi un univers Steampunk. Qu’en pensez-vous ?
Cela peut être une très bonne idée, ce sont des univers incroyablement riches et amusants à créer !
Alors que je recherchais des informations sur le code du genre de la dystopie, je tombe sur ton article. Bien sympa au demeurant.
J’ajouterai que la cruauté et l’horreur (pas dans le sens hémoglobine de partout) est également, selon moi, une partie non négligeable de la dystopie. La Servante écarlate, Hunger Games, Le meilleur des mondes,… La cruauté des événements ou personnages est omniprésent. De même que l’horreur de la situation 😉
Ce sont des éléments que j’adore mettre en avant dans ma trilogie 🙂
Je suis d’accord avec toi, il y a toujours une forme de cruauté que le personnage principal (ou son groupe) doit combattre ou face à laquelle il interagit. Personnellement, j’adore quand cette cruauté est insidieuse, créant une ambiance angoissante sans qu’on puisse directement pointer du doigt l’origine du problème tant une série d’éléments sont impliqués !
Bonjour ! 🤗
Tout d’abord, je vous remercie pour cet article très intéressant et tout à fait hilarant par ailleurs. Je souhaite me lancer dans l’aventure de la dystopie à mon tour, mais j’ai plusieurs interrogations, permettez-moi de vous les présenter :
– J’aimerais écrire quelque chose dans le même concept que « L’Alliance des Trois » de Maxime Chattam. J’entends : une histoire avec des enfants qui vivent en communauté pour survivre, etc, etc. Pas forcément de monstres comme dans « L’Alliance des Trois », peut-être une intrigue plus mystérieuse. Cependant, comment développer l’intrigue ? J’ai le point de départ et je souhaite l’évoluer, mais j’ai peur de finir dans un roman 100% descriptif où – certes à mon plus grand bonheur, mais pas à celui de mes lecteurs 😉 – je me bornerais à présenter un monde dystopique, chapitre par chapitre. J’adore la description, j’adore créer des mondes, mais je m’y perds un peu parfois… 😅
– Faut-il donner une localisation à la dystopie ? Faut-il s’ancrer dans des lieux existants pour montrer leur évolution, les ravages qu’ils ont subis, etc, où se placer dans un futur si lointain qu’on ne connaît plus rien ? Mon instinct me dirait que les deux se font, mais ne lisant pas de dystopies au quotidien, j’aimerais m’en assurer.
– Justement : quelles dystopies me conseillez-vous ? 🤔 Je n’en ai pas lu beaucoup, et j’aimerais en trouver de très bien écrites, et non pas des œuvres écrites à l’arrache, sans aucun style et sans véritable intrigue… Merci d’avance. J’ai déjà lu « Le Passeur » de Lowry,
Merci beaucoup pour vos conseils ! 😊
Bonjour Juliette. Tout d’abord, félicitations pour votre projet ! J’aime beaucoup ce genre de dystopie, même si je n’ai pas lu celle de Maxime Chattam. Pour ce qui est des conseils de lecture, je peux vous conseiller Sa Majesté des Mouches, La nuit des enfants rois, Une certaine idée du bonheur ou encore Le Pouvoir. Les deux derniers s’éloignent un peu de l’idée d’enfants en communauté, mais je pense qu’elles sont intéressantes pour montrer comment un bon décor dystopique est planté. Toutes sont assez faciles à lire. Plus dans la veine du passeur, vous pouvez vous intéresser aux Hunger Games ou à Divergente (même si j’ai personnellement trouvé ce dernier un brin trop enfantin). C’est ce qui me vient à l’esprit sur le vif.
Enfin, pour ce qui est de vous répondre pour les conseils d’écriture : je ne détiens pas la recette secrète de la dystopie, en revanche je pense que vous avez la bonne approche en pensant à vos lecteurs et au fait de ne pas rédiger 300 pages de description d’un monde dystopique qui ne serait que votre pur plaisir créatif. Vous pouvez le faire au brouillon, pour vous, pour vous permettre d’explorer l’univers dans ses moindres recoin si ça vous aide à en extraire la substantifique moelle par la suite et à la disséminer dans le roman. Mon conseil est d’effectivement vous concentrer sur l’intrigue et de planter le décor au fur et à mesure. Tout le travail de l’auteur est de retenir un maximum d’informations pour ne distiller que ce qui est utile à l’histoire et ce qui va nourrir le lecteur pour le tenir en haleine. C’est un vrai travail de dosage qui est loin d’être évident et reste à l’appréciation de chacun (comme quand mamie décide de la quantité de béchamel dans ses lasagnes !). Si vous vous y perdez dans votre propre univers, pensez aux pauvres lecteurs :s commencez peut-être par simplifier au maximum, vous serez toujours à temps d’en rajouter par la suite. On pose les fondations de sa maison avant de la décorer ! Enfin, pour ce qui est de s’ancrer dans le réel ou non, ou de nommer les lieux, c’est propre à vous, à votre connaissance du lieu où l’histoire se déroule. Vous avez même le droit de choisir une ville existante et d’y inventer des lieux, même s’il faudra garder des points de repère pour accrocher les lecteurs. Pour ce point, c’est libre à vous 🙂
Et bien, il n’y a plus qu’à !
Merci pour toutes ces questions pertinentes dans les commentaires, et ce très bon article.
Je prends les références, merci !