Petits plaisirs d’auteur.e

Il y a quelques jours, je vous parlais des petits tracas de grands lecteurs et la suite logique voudrait que je vous parle des petits plaisirs de lecteur, dans cet article. Sauf que… non. Il s’avère qu’en réfléchissant à ce nouveau billet, j’ai trouvé beaucoup plus drôle de vous faire part de mes petits plaisirs d’auteure, parfois sadiques. Cela reste totalement subjectif, mais je suis sûre que certains d’entre vous se reconnaîtront 😉

  1. Achever sa trame narrative

Cela fait des semaines, voire des mois, que cette idée vous taraude, que vous sentez le désir d’écrire se faire de plus en plus pressant, et enfin vous vous êtes lancé. Vous avez jeté toutes vos idées sur un brouillon, vous avez organisé ce joyeux bazar de sorte que vous savez désormais – à peu près – comment se déroulera votre histoire, ce que vous devez écrire pour obtenir un roman cohérent et palpitant. Concrètement, vous avez votre point A (le début) et votre point B (la fin) et vous avez une idée globale de tous les événements que vos personnages devront affronter pour parcourir ce chemin. Concrètement, vous venez de transformer votre idée en projet : vous disposez désormais d’une vraie matière à partir de laquelle travailler et, franchement, je connais peu de sensations plus grisantes… C’est incontestablement l’un des petits plaisirs d’auteur les plus motivants.

« C’est bien ! », quand t’es emballé comme jamais parce que tu vas enfin pouvoir te lancer dans l’écriture de ton roman.

2. Créer un personnage super bad-ass

Qu’il s’agisse d’un grand méchant ou d’un gentil dur-à-cuire, j’adore les personnages qui n’ont pas froid aux yeux. Si vous avez lu mon roman La Brèche, vous vous en serez sans doute rendu compte en découvrant le personnage de Sophia. Attention, je ne parle pas de ces personnages qui traversent un incendie sans se brûler alors qu’ils n’ont aucun pouvoir, qui ne se prennent jamais la moindre balle, etc. Les personnages que leurs créateurs oublient de malmener comme s’ils étaient des surhommes (ce qu’on appelle aussi des « Mary-Sue » : dont je vous parle ici) m’horripilent au plus haut point. Non, je parle seulement de caractères forts, de personnages surprenants qu’on adore détester ou dont la carapace se fissure et qui deviennent d’autant plus bad-ass qu’ils sont animés par des causes profondes et justes, pour lesquelles ils n’ont pas peur d’employer la manière forte.

Voilà, c’est ça qu’on veut : des bottages de fesse, du sang et de la baston.

3. Finir un chapitre

Si votre roman est bien structuré, finir un chapitre signifie normalement que vous passez à une autre étape de votre intrigue, que vous avez achevé un certain nombre de scènes pour vous diriger vers de nouvelles, dans un nouveau chapitre, ce qui signifie que vous progressez dans votre histoire, et que vos personnages évoluent également. Finir un chapitre est donc un moment toujours réjouissant, synonyme d’avancée. Un peu comme si vous aviez entrepris une randonnée de 15km sous un soleil de plomb et que vous veniez d’entamer le 6e kilomètre : vous sentez que vous approchez de la fin, que vous avancez à bon rythme, et que vous allez bientôt pouvoir rejoindre votre lit pour vous la couler douce, grisé par le doux sentiment de l’épreuve surmontée.

Moi, dès que je progresse honorablement dans l’écriture d’un roman (oui, j’aime les self high-five).

4. Tuer un personnage

Franchement, quand J.K Rowling tweete que tuer tant de personnages au cours de la saga Harry Potter a été difficile pour elle, j’ai envie de dire « menteeeeeuse ». Ok, on s’attache forcément aux personnages que l’on crée, puisqu’ils sortent directement de notre tête, de nos tripes, et qu’on s’est énormément investi dans leur évolution : tuer un de ses personnages, c’est un peu comme tuer une partie de soi (plus ou moins grande selon l’importance de ce perso). Mais on ne va pas se voiler la face : c’est quand même super cool de décider  qui s’en sort et qui meurt. Si vous avez déjà joué aux Sims, vous connaissez très bien ce malin plaisir, hyper sadique, que l’on éprouve en infligeant des morts ridicules ou atroces à ses personnages : on retire l’échelle de la piscine et on le regarde se noyer, on copine avec la faucheuse, on enferme un mari infidèle dans une pièce de deux carreaux, sans porte, sans sol pour laisser pousser les mauvaises herbes, et avec un poteau pour obliger le sims à dormir debout et on le regarde mourir doucement (Quoi ? Comment ça, ça sent le vécu ?) Dans la première version du jeu, on pouvait même incendier la maison avec des feux d’artifice. Ne faites pas vos mijaurées, je sais que vous savez exactement de quoi je parle et que vous avez aussi infligé les pires souffrances à vos sims. Eh bien dites vous que l’écriture, c’est encore mieux qu’une partie de sims : les seules limites de votre écriture sont les limites de votre imagination. Tout peut arriver, simplement parce que vous l’avez décidé. En gros, un auteur c’est un peu comme un dieu, plus ou moins talentueux, plus ou moins créatif. Tuer un personnage ne signifie pas qu’on ne l’aime pas, il faut aussi que sa mort serve l’intrigue, mais c’est un super moyen d’apporter de nouveaux éléments à l’histoire, d’obtenir un effet de catharsis et puis, entre vous et moi, on sait tous que c’est bien plus drôle les délires à la G.R.R Martin (auteur de Game of Thrones) que les histoires mielleuses où personne ne souffre, parce qu’une histoire sans aucune souffrance, ce n’est pas crédible.

« Tue-le ». Eh oui, que voulez-vous, on a tous un Scar qui sommeille en nous.

5. Mettre le point final à son ouvrage

Je vous l’ai dit et répété : poser le point final de son texte ne signifie pas que votre travail est terminé, au contraire cela signe seulement le début d’une nouvelle étape : celle des corrections. Mais bon, il n’empêche que cela reste un moment absolument grisant, où vous avez envie de danser des claquettes en semant des paillettes à tout va tant le monde vous paraît merveilleux. Quand vous avez passé des centaines d’heures à user les touches de votre clavier, à vous arracher les cheveux sur des personnages récalcitrants et des passages difficiles de l’intrigue , et que vous venez enfin à bout de tout cela, il y a de quoi être content. En gros, vous êtes venu à bout de votre randonnée de 15km, vous avez les pieds en sang, vous êtes déshydraté, vous avez sommeil et faim, mais vous y êtes arrivé, vous avez fini ce parcours du combattant, et il y a de quoi être sacrément fier de vous.

Quand t’as fini ton roman et que tu te sens comme Jon Snow quittant la garde de nuit.

Et vous, quels sont les petits plaisirs que vous rencontrez dans votre processus créatif ?

Cet article a été écrit pour un challenge du café des blogueuses, je vous invite donc à découvrir 3 blogs que j’aime :

Lifestyle Ade : Le blog d’Adeline, qui est une blogueuse adorable que j’ai eu le plaisir de rencontrer lors de ma dédicace-conférence du 7 juin. En plus, elle m’a consacré un super article. Ses billets sont positifs, pleins de bonne humeur, et ça mérite bien que vous passiez y faire un tour.

La Geekosophe : Son blog regorge de découvertes pop-culture, bref tout ce que j’aime, et pompom sur la Garonne : elle a sans doute écrit la plus belle chronique de mon roman, donc je voulais vraiment la mettre à l’honneur aujourd’hui.

Maison des découvertes : Blogueuse lifestyle et lecture, c’est une de mes abonnées que j’avais envie de mettre en avant car je trouve son blog très mignon et son contenu topissime.

PS : restez connectés, dimanche je lancerai un concours pour gagner une étoile, oui, oui, une vraie étoile dans le ciel que vous pourrez choisir, baptiser et offrir !

4 Comments

  1. nokomisblog

    juin 16, 2017 at 10:21

    J’étais morte de rire pendant le passage sur la mort des personnages ???

    1. Pauline Perrier

      juin 16, 2017 at 9:25

      Ravie d’avoir pu te faire rire :p

  2. Journaldel'aurore

    juin 22, 2017 at 8:21

    Super article! J’adore mais j’ai une question : Comment fais-tu quand tu as deux idées qui te viennent en même temps mais que tu sais qu’il faut en commencer au moins une ??? lol

    1. Pauline Perrier

      juin 22, 2017 at 8:30

      Tu parles de deux idées d’histoires différentes ? Plus jeune, j’avais tendance à travailler sur plusieurs textes en même temps, maintenant je travaille très différemment : généralement si je suis sur un projet, je suis trop emballée pour me laisser tenter par autre chose, et quand de nouvelles idées germent, je les laisse couver et grandir dans mon esprit avant de tout mettre sur papier. Et pour cela il faut que j’aie fini mon projet précédent. Tout ce que j’écris a généralement passé des mois à mûrir dans ma tête avant que je passe ne serait-ce qu’à un brouillon, donc j’arrive à ne pas m’éparpiller 😉

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