Écrire, ce n’est pas toujours une promenade de santé. C’est même plus souvent un parcours du combattant où, à chaque fois que l’on pense avancer à un rythme correct et pondre quelque chose de potable, de nouveaux obstacles imprévus surgissent de nulle part et nous stoppent net dans notre élan. Parfois, ils nous mettent plus bas que terre et minent tout notre capital de confiance en soi.

Le syndrome de la page blanche, cette sale race
Dernièrement, j’ai été confrontée à un obstacle que les auteurs redoutent plus que tout : j’ai nommé le syndrome de la page blanche. En gros, vous avez un projet en tête, peut-être même que vous vous êtes déjà jeté à l’eau et que vous avancez à un rythme de croisière et là, tout à coup, mais alors vraiment sans prévenir, vous êtes bloqué sur place. Impossible de faire un pas de plus. Pour les auteurs, cela se traduit par fixer d’un air hagard son écran d’ordinateur (plus précisément le curseur de Word qui clignote sur une page vierge et qui vous nargue parce que vous n’avez pas écrit une ligne), incapable de former une phrase cohérente et/ou satisfaisante. Personnellement, ça me rend complètement folle. Parce que la plupart du temps, quand je suis confrontée à cela, j’ai la suite de l’histoire bien en tête, je sais où je veux aller et par quels moyens. Ce n’est pas comme si je me rendais compte tout à coup qu’il y avait une nouille dans le pâté (ceci est un recyclage d’expression version prononçable en public), que mon histoire n’allait nulle part et qu’il me fallait revoir entièrement le scénario. Non, je connais la suite, mais j’ai un blocage qui m’empêche de la rendre concrète.

C’est grave docteur ?
Ce n’est pas grave. En revanche c’est bien, bien relou. Parce que t’es là, avec toutes tes idées en tête et que t’es incapable de leur donner vie, d’organiser ce joyeux bazar qui s’agite dans ton esprit, et t’as l’impression d’être pieds et poings liés. Je précise que si vous êtes confronté à un manque total d’idées, je ne le considère pas comme un syndrome de la page blanche, parce qu’on écrit quand on en a besoin, il doit y avoir un élément déclencheur, et j’estime que se dire « tiens, j’ai envie d’écrire mais je ne sais pas sur quoi », ce n’est pas le fruit d’un blocage mais plutôt l’indicateur de raisons peu valables de se lancer dans l’aventure. Le syndrome de la page blanche, c’est plutôt la difficulté de concrétiser son projet (que l’on ait du mal à l’entreprendre ou à la poursuivre).
Remèdes perso
Pour ma part, je suis toujours venue à bout de ces blocages, après une période plus ou moins longue d’abstinence littéraire. Voici quelques conseils testés et approuvés pour surmonter le syndrome de la page blanche :
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Acceptez que vous avez un blocage
Dit comme ça, ça peut paraître idiot, mais je suis souvent restée collée à mon clavier alors que j’étais manifestement bloquée, essayant en vain d’aligner des mots qui ne venaient pas. Cela ne fait qu’accroître le sentiment de frustration. Je ne suis pas partisane de ces conseils qui prônent le fait d’écrire coûte que coûte, même lorsqu’on n’est pas d’humeur/que les idées ne sont pas là. Certains clament qu’il faut écrire tous les jours, quitte à se forcer, mais je pense que c’est la pire manière de procéder. J’ai essayé : je finis toujours par perdre plus de temps à retravailler/supprimer le passage par la suite car je n’étais clairement pas « dedans » au moment de le pondre. Alors acceptez que vous n’êtes pas en mesure d’écrire aujourd’hui et réessayez plus tard.

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Cherchez les raisons de ce blocage
Souvent, le syndrome de la page blanche me vient dans une période de stress intense. Comme je suis encore étudiante, j’ai beaucoup de mal à écrire en période de partiels, quand j’ai 36 projets de groupe à rendre, etc. Je suis tellement accaparée par toutes ces responsabilités que l’envie d’écrire s’intensifie parce que j’ai envie de m’échapper, de me réfugier dans mon petit monde à moi et, quand ce n’est pas par manque de temps, je finis quand même par être incapable d’écrire à cause du trop grand désordre qui règne dans ma tête. N’hésitez pas à faire des listes pour mettre le doigt sur les facteurs de votre blocage.
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Allez faire un tour
Ça ne sert à rien de vous entêter à écrire alors que rien ne vient. Aérez-vous, allez voir vos amis, faites la fête, visitez un musée ou une expo, rencontrez de nouvelles personnes ; bref, stimulez votre esprit. Si vous bloquez, c’est clairement que votre cerveau sature, il a besoin de respirer et de se nourrir de nouvelles matières.

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Lisez ! Et faites d’autres choses que vous aimez
Nourrissez votre esprit en vous imprégnant du travail des autres. Profitez-en pour repérer comment ils construisent leur schéma narratif, relevez ce qui vous plaît et ne vous plaît pas dans un livre afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Pour être un bon auteur, il faut avant tout être un grand lecteur.
Aussi, prenez du temps pour vous. La lecture est déjà un moment de détente, mais n’hésitez pas à vous accorder des moments de vide. Prenez une douche chaude (ou un bain, si vous faites partie de ces gens qui adorent se friper comme un pruneau), mettez de la musique, dansez, lâchez-vous comme si vous étiez Beyoncé. Allez manger au restaurant avec des amis, prenez le temps de cuisiner un bon repas, passez la soirée sous la couette avec un bol de céréales, du thé et un film. En gros, prenez le temps de ne rien faire et/ou de déconnecter.
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Passez par un support papier
Que vous écriviez déjà dans un cahier ou que vous privilégiez l’ordinateur, prenez un carnet, une feuille ou même une serviette de papier, fermez les yeux et essayez de visualiser les scènes que vous n’arrivez pas à écrire. Notez des éléments clefs, faites des schémas, des listes, détaillez l’enchaînement des évènements que vous avez prévu. Cela vous permettra d’y voir plus clair dans le brouillard d’idées qui vous embrume l’esprit.


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