Je ne suis pas du genre à m’intéresser à ceux qui se cachent derrière les musiques que j’écoute, les films que je regarde et les livres que je lis. La vie des gens, moi, je m’en fiche : moins j’en sais sur eux, plus j’apprécie leur œuvre. Quand mes proches lisent mes textes, ils m’y cherchent, analysent la moindre ressemblance au détriment de toutes les différences et ça me met en boule. J’estime que dissocier l’œuvre de son créateur, c’est fondamental. S’en tenir à ce qu’on a sous les yeux ou dans les oreilles, c’est tout ce qui compte. Pourtant, aujourd’hui j’ai envie de vous parler de Baptiste Beaulieu. De son œuvre, en fait, bien que ce titre groupiesque puisse induire en erreur.
J’ai rencontré Baptiste Beaulieu il y a 3 ans, à la comédie du livre de Montpellier. Avec ma meilleure amie, Cécile, on venait d’assister à une conférence de Katherine Pancol et on arpentait tranquillement les allées du salon, nos bouquins dédicacés sous le bras. D’un coup, Cécile a lâché un « Oh ! Y a Baptiste Beaulieu ! » et ses grands yeux bleus se sont illuminés comme un matin de Noël. Elle m’a expliqué que c’était un médecin qui écrivait des billets de blog sur sa vie aux urgences, qu’il avait publié un livre « trop trop bien » et comme elle suivait des études pour devenir ostéopathe, elle se sentait proche de ses textes. Alors on est allées discuter un peu avec lui et j’ai accroché avec sa personnalité. Parce que Baptiste Beaulieu, c’est une belle personne. Plus je le lis, plus l’impression que j’ai eu ce jour-là me semble vrai : je crois qu’il aime profondément les gens. Il a une ouverture d’esprit incroyable, une sensibilité à fleur de peau, des idées engagées qu’il prône avec toute la douceur dont le monde a besoin.
Étudiante fauchée, ce n’est que l’année suivante que j’ai acheté ses livres. Cette fois, j’assistais à la comédie du livre en tant que bénévole et comme Cécile m’avait annoncé que Baptiste venait de sortir un nouveau livre, je l’ai de nouveau suivie à sa rencontre. On a parlé un long moment, des droits des femmes, d’écriture, puis j’ai acheté « Alors voilà, les 1001 vies des urgences« , qui est son premier roman, et « Alors vous ne serez plus jamais triste« .
Les livres de Baptiste racontent l’humanité dans toute sa fragilité. On y rencontre des malades qui luttent pour s’en sortir, des aidants qui font de leur mieux pour soutenir, épauler, ne pas s’effondrer. Mais on y rencontre également des soignants, certains qui ont oublié comment on écoutait les malades, d’autres animés d’une passion dévorante pour leur métier, dévoués corps et âmes à leurs patients. C’est drôle, parce que dès que je lis un livre de Baptiste Beaulieu, il vient toujours un moment où les larmes me montent et fuient à n’en plus finir. Parce que sa plume vous prend aux tripes, vous raconte des histoires de vie et la vie, c’est parfois de pleurer un peu, aussi. J’avoue que, comme pour beaucoup de gens, l’hôpital et moi ce n’est pas une histoire d’amour, et les textes de Baptiste ont tendance à faire remonter certains souvenirs. Le deuil, la maladie… Des sujets qu’on n’a pas forcément envie de remuer, mais quand c’est Baptiste qui nous en parle, bizarrement, on n’a qu’une envie : se laisser porter. J’ai tout particulièrement adoré « Alors vous ne serez plus jamais triste », je crois que je l’ai dévoré en deux ou trois jours. Ce livre est présenté comme un « Conte à rebours » (est-ce qu’on peut prendre une seconde pour mentionner à quel point j’adore l’idée ?) Au début j’ai eu un peu peur parce qu’il y avait plein de punchlines style phrases rigolotes qu’on voit sur Facebook, et comme je l’ai lu de suite après « Alors Voilà » j’étais un peu en mode « ohlala, Baptiste, qu’est-ce que tu nous fais ? » Puis en fait non, je me suis laissée embarquer par Sarah, cette vieille femme délurée et Le Docteur, rebaptisé Teddy Bear, qui a perdu goût à la vie et j’avais du mal à lâcher le livre. Le dénouement est surprenant, l’histoire bouleversante… Bref, c’est beau, c’est humain, comme chaque livre de Beaulieu.
Fin 2016, ayant déménagé à Toulouse pour mes études, c’est à la librairie Gibert, près du Capitole, que j’ai encore rencontré Baptiste pour la sortie de son dernier livre, « La ballade de l’enfant gris ». Devinez qui était encore avec moi ? Eh oui, Cécile ! On n’a pas que l’amour de la sangria, des pizzas et des papotages interminables en commun, on a aussi les livres de Baptiste Beaulieu. Du coup, cette fois on a eu l’occasion d’entendre le médecin-auteur-rêveur-semeur d’amour (je déconne pas, c’est vraiment la vision que j’en ai), en conférence et je me retrouvais beaucoup dans son discours, sa perception de l’écriture, ses idées sur la vie en général. Et c’est pour ça qu’en rangeant ma bibliothèque aujourd’hui, j’ai eu envie de vous parler de lui et de ses livres.
J’aurais pu faire des recherches et insérer des éléments biographiques mais je n’en voyais pas l’intérêt, si cela vous est vraiment indispensable vous pouvez toujours recourir à Google. Je sais juste qu’il est médecin, je crois même qu’il exerce à Toulouse, que j’aime la façon dont sa plume m’embarque dans des aventures profondément humaines, et que sans lui je n’aurais sans doute pas entendu parler des camps de concentration pour homosexuels en Tchétchénie aussi tôt. Je sais que ses livres m’apportent quelque chose en tant qu’humaine autant qu’en qualité de lectrice et que c’est une raison suffisante pour vous inviter à découvrir ses ouvrages. Même si mes textes ne parlent pas forcément des mêmes sujets, si je parviens un jour à distiller ne serait-ce qu’un tiers de la pureté et de l’humanité qu’il distille dans les siens, à faire vibrer des cœurs et réveiller des esprits avec ne serait-ce qu’un cinquième de son intensité, alors ce sera un bon début. Et même si je doute qu’il lise un jour ceci, je voudrais lui dire merci, à Baptise, pour défendre la tolérance, l’amour et la bienveillance, et de nous offrir de si jolies histoire qui nous rappellent combien c’est important de rêver.
Découvrez le blog de Baptiste Beaulieu
La sangria, les pizzas, les potins et B.B ❤
Tout ce que j’aime dans la vie!
Super article!
Cécile ?
Merci Cissou 🙂