Eh oui si j’ai disparu des radars, ce n’est pas seulement pour terminer mon roman qui paraîtra fin octobre 2024, mais aussi parce qu’il fallait organiser un mariage (et un déménagement) en plus de tout le reste (vous savez, le boulot, le freelance, le semblant de vie sociale, tout ça, tout ça).
Le 15 août 2023, je me suis fiancée à l’homme le plus doux, le plus drôle (et le plus beau, mais je ne veux pas paraître superficielle) de la Terre. S’en sont alors suivis 12 mois d’organisation pour le moins… surprenants ! Car si je suis une maniaque de l’organisation en temps normal, une psychopathe de la to-do list, des tableaux de suivi, des moodboards et compagnie, le mariage, c’est encore un autre niveau de planification. Le genre à s’arracher les cheveux devant ses cellules Excel en se demandant pourquoi on n’a pas simplement décidé de se barrer en Écosse pour se balader en belle robe blanche et complet 3 pièces dans les Highlands, faire deux ou trois photos et call it a day, comme disent nos amis du Royaume-Uni.
De l’organisation, mais surtout un décision commune
Bon, la vérité c’est que je suis le profil d’organisatrice qui se met la pression toute seule, qui adore faire plaisir à ses proches et qui rêvait d’un joli mariage sous le signe de l’amour. Même si la tentation de simplement signer le papier à la mairie et partir en gros (gros, gros) voyage ensuite nous a grattouillés quelques fois, nous savions exactement pourquoi nous avions fait ces choix. Et spoiler alert : le jeu en valait vraiment la chandelle. Certains couples préfèrent le gros voyage, d’autres le beau mariage, et d’autres encore privilégieront la maison. Chacun s’organise selon ses priorités, ce qui compte le plus à ses yeux, et chaque choix est aussi valable qu’un autre. Mais si vous décidez de vous embarquer dans l’organisation d’un mariage, voici les 6 moments qui vont vous faire grincer des dents (et quelques conseils pour y survivre).
1. Trouver la date
Quand nous nous sommes fiancés (août 2023, je le rappelle), nous avons rapidement commencé à visiter des lieux car nous savions que nous voulions nous marier à l’horizon 2024, idéalement en septembre, et que les réservations se prenaient généralement un an à l’avance. Nous nous sommes donc pointés la bouche en cœur à nos premiers rendez-vous, persuadés d’être parfaitement à jour des bonnes pratiques et surtout, dans les temps. À la première lueur d’intérêt suscitée pour un lieu, quelle ne fut pas notre surprise d’entendre
« Vous souhaitez poser une option ? Septembre ? Parfait, quelle année, 2025 ou 2026 ? »
Et quelle ne fut pas celle des responsables de lieux quand nous répondions naïvement « heu, non, 2024 ».
Pourquoi c’est devenu une galère de se marier
Avec tous les mariages reportés pendant le COVID, la demande a explosé et les offres sont donc saturées. Ben oui, parce que les autres couples ont continué à vouloir se marier. Qui plus est, dans notre région, peu de lieux répondaient à nos critères (proximité avec l’église, budget, facilité d’accès…) : le coup de cœur était donc à espérer sur un choix restreint de domaines.
Comment on s’en sort, alors ?
Pour avoir le choix des lieux et de la période, il faut se positionner vite (et se préparer à y laisser un rein au passage – l’offre et la demande, tout ça, tout ça.) Après avoir essuyé deux ou trois fois la question du 2025/2026 en prenant les premiers renseignements, nous nous sommes lancés dans la tournée des lieux de réception en deux semaines pour s’assurer de sécuriser une date en 2024. Quand nous avons trouvé THE PLACE TO BE, nous avons vite renoncé à l’idée d’un mariage en automne pour réserver l’un des derniers créneaux disponibles : le 17 août 2024.
Derrière vient la joie de coordonner cette date avec la disponibilité des administrations (l’église, pour nous, puisque nous souhaitions passer à la mairie en amont) et des prestataires – là aussi, il faut se montrer rapide pour s’assurer d’avoir le choix de signer avec des personnes qu’on veut vraiment et pas par défaut. Autant vous dire que nous avons piqué un gros sprint d’organisation sur le premier mois, là où nous pensions profiter doucement des fiançailles !
2. Tenir un budget
Quand j’entendais mes copines me parler des budgets de leur mariage, j’étais toujours en mode « autant pour une journée ? Ce n’est pas possible, je suis sûre que je m’en sortirai pour deux fois moins cher ». Eh bien… J’avais tort, mes copines étaient même plus débrouillardes que moi, et je vous laisse deviner qui rigole bien maintenant ! Le mariage est un véritable hold-up. C’est très simple, dès que vous prononcez le mot « mariage » devant un prestataire, les prix doublent (j’exagère à peine). Vous en venez à vous dire « Waouw ! 1000 balles ? Mais c’est une affaire, par rapport à {insérer nom d’un concurrent}. Je vous laisse 1 poumon et 2L de sang pour l’acompte ? »
Le budget se transforme en un vague objectif qu’on perd de vue au fil des mois. Un peu comme les résolutions de bonne année, quoi.
Alors clairement, je ne suis pas sûre que cette flambée des prix continue longtemps (l’offre et la demande, encore une fois, tout ça tout ça), parce qu’à ce rythme les gens ne pourront tout simplement plus se marier en-dehors de la mairie d’ici 5 à 10 ans. Mais post-covid, les prix grimpent d’année en année et c’était aussi une inquiétude si nous reportions le mariage (outre notre timeline personnelle) : nous avons encore bénéficié de certains tarifs 2023 en nous positionnant tôt. Et petit conseil budget : priorisez d’entrée de jeu, avec votre fiancé(e), les postes de dépenses indispensables et ceux qui n’en valent pas la peine. Pour nous, la photographe et le vidéaste étaient impératifs, nous voulions faire durer les souvenirs au maximum. En revanche, un bar à cocktail ou un wedding planneuse, absolument pas. Même si les lieux essaient de pousser le fils du copain qui propose cette prestation extraordinaire, même si instagram vous fait croire que vous avez besoin de tout un tas de trucs, c’est faux. Vous n’avez besoin que de ce qui est important pour vous et qui vous permet de manger à la fin du mois (oui, on aime son fiancé, mais se nourrir exclusivement d’amour et d’eau fraîche ça rend grognon).
En excluant d’office les dépenses non importantes pour soi, on reste concentré sur les bons profils à sourcer. Et en prenant le temps de faire des recherches, de regarder le travail de chacun, d’éplucher les avis, on peut tomber sur des perles dans des prix raisonnables (attention, raisonnable est un mot qui prend un sens différent pour chacun mais il ne faut pas le confondre avec « tirés vers le bas » non plus. Il y a suffisamment d’acteurs pour trouver des prestas dans ses prix sans demander des réductions injustifiées – et ça vaut pour n’importe quel professionnel indépendant).
3. Inviter ses proches
Des choix budgétaires découle la liste des invités. Plus il y a de monde, plus le mariage se chiffre en organes et non en euros ; il faut donc placer le curseur et s’y tenir. Même si cela signifie que tonton Patrick ne nous présentera pas Ghislaine, rencontrée deux mois avant le mariage. Ou que nos parents n’inviteront pas tout le village, leurs clubs associatifs et la caissière du Super U (j’exagère à peine, maman).
Quand on organise son mariage, on se sent parfois dépossédé de l’évènement face aux sursollicitations constantes, mais il ne faut surtout pas perdre de vue pourquoi et pour qui on le fait. Parce qu’on rêve d’un joli moment entourés de nos proches (vraiment proches) pour célébrer son union. Parce que c’est notre journée, qu’elle doit nous ressembler et refléter notre amour (entre nous et pour les gens présents, et c’est difficile d’en témoigner à des personnes… qu’on ne connaît pas). Les autres ont leurs propres évènements pour réunir les gens qu’ils aiment.
C’est marrant dans la série mais en vrai on se sent comme ça
Avec le recul, même si poser des limites était parfois difficile, c’est ce qui nous a permis de réussir notre mariage comme il l’a été : l’amour et la joie irradiaient. Alors je sais que ce n’est pas facile de composer avec tous les avis qui fusent pendant l’organisation d’un mariage, mais s’écouter paie.
4. Gérer les RSVP des invités
Bon, alors déjà : ça s’envoie quand, des faire-parts ? 10 mois à l’avance ? 8 mois ? Quand est-ce que c’est trop tôt ? Trop tard ? Nous nous sommes mariés sur le pont du 15 août, nous ne voulions pas prendre le risque que des proches aient prévu une escapade ailleurs, alors trouver le bon créneau pour se positionner, c’était coton. Sans compter la dizaine d’essais sur les logiciels de création graphique, les échantillons reçus à la maison, mon bureau transformé en atelier de la mère-mariage : toute une affaire.
Une fois les faire-parts envoyés, vient le moment de traiter les réponses. Il y a ceux qui attendent le tout dernier jour des RSVP pour se manifester, voire une relance (parce que la poste n’est pas l’oiseau le plus fiable, mieux vaut vérifier que les invitations soient arrivées), ceux qui ont rencontré une amoureuse entre-temps dont on n’a jamais entendu parlé et qui veulent l’ajouter 3 mois avant le mariage, ceux qui annulent la semaine d’avant, trois jours avant ou le jour-même. Le plan de table savamment imaginé est alors repensé, réarrangé. Jusqu’au matin du mariage où l’on peut se retrouver au téléphone avec le traiteur, des bigoudis sur la tête, à réorganiser des tables pour éviter d’abandonner trois invités à une table désertée (oui, ceci est une histoire vraie).
L’astuce qui m’a tout de même sauvée, c’est que nous avions attribué des tables aux invités mais pas des places. C’est donc beaucoup plus facile d’ajuster le tir s’il n’y a pas d’incident diplomatique à éviter ni d’innombrables détails nominatifs à modifier à chaque fois.
5. Le fameux tableur Excel que le fiancé ne regarde jamais
Si vous organisez un mariage, vous passez forcément par la case tableur Excel à un moment ou à un autre. Même en utilisant des sites d’aide à l’organisation (comme mariages.net), vient un moment où vous ne savez plus combien qui a répondu présent, qui est invité (et qui vient) au brunch du lendemain, quand vous devez régler telle facture et à quelle heure la maquilleuse arrive. Vous créez donc LA BIBLE de votre mariage, l’ultime tableur Excel qui porte l’historique de toutes vos actions d’organisation… Tout ça pour que votre fiancé vous demande régulièrement si le cousin Gustave ou le copain Marcus ont répondu présents pour le brunch, alors qu’il est également éditeur du fichier.
Ce qu’il se passe parfois dans la tête des fiancées (mais avec beaucoup d’amour, toujours)
6. S’embarquer dans du Do It Yourself
Vouloir fabriquer soi-même des éléments de son mariage, c’est tout à fait honorable. Vous n’imaginez pas l’admiration sans borne que je voue aux futurs mariés qui s’embarquent dans un mariage DIY (fait par soi-même). De notre côté, nous nous sommes lancés dans quelques aventures comme la construction du plan de table (en fabriquant chaque porte-nom maison avec des pics à brochette, des cœurs en bois et un bon pistolet à colle), en créant une gazette des mariés, en préparant les pots à dragées et en décidant de rédiger une lettre personnelle pour chaque couple d’invités. Résultat des courses : comme nous déménagions trois semaines avant le mariage, il a fallu déplacer 3 cartons de matériel en plus, monopoliser la nouvelle table de la salle à manger pendant 6 jours et transformer mon bureau en atelier DIY. Et bien sûr, entre le déménagement et la finalisation de mon roman à paraître à l’automne 2024, il a fallu décompter encore quelques heures de sommeil de mon quota pour s’assurer de tout boucler dans les temps !
Bilan de l’aventure :
L’organisation de son mariage c’est beaucoup de décisions à prendre, la pression de faire plaisir à son entourage sans s’oublier dans le processus et quelques crises de nerf en cours de route. On y laisse peut-être une main en caution (pas besoin d’y passer le bras entier), mais on en repart avec des souvenirs plein la tête pour la vie. Pour notre part, ça valait vraiment la peine de ne pas s’enfuir en Écosse : chaque casse-tête que nous avons eu à résoudre nous a permis d’avancer vers un mariage dont nous ne changerions pas une note maintenant qu’il est passé. Et pour vous prouver que ça valait la peine, on se donne rendez-vous le mois prochain pour un article sur les 6 moments incroyables qu’on ne vit qu’en organisant son mariage.