Les mordus de lecture le savent, la passion des livres s’accompagne d’une multitude de petits rituels… et de petits tracas ! Dans cet article, je vous propose de découvrir tout ce qui me hérisse, me chipote, m’agace, m’horripile, me titille, me chiffonne… Bref, tous ces évènements en rapport avec les bouquins qui me mettent en boule.
- Prêter un livre
Vous connaissez ce moment où vous parlez passionnément d’un livre, un peu trop d’ailleurs, et que l’intérêt de votre interlocuteur se fait de plus en plus vif, si bien qu’il lâche cette terrible phrase « OMG José mais ça a l’air trop bien, il faut que tu me le prêtes ! » ? Oui, vous le connaissez, vous voyez très bien où je veux en venir. Chez moi, cette requête engendre un vent de panique, j’ai chaud, mes yeux se mettent immédiatement en quête d’un panneau « sortie de secours » et je bégaie. « Te le prêter ? Ah, heu… Oui, heu… C’est-à-dire que là je l’ai prêté à ma grand-mère qui est très lente à lire, olala, je ne le récupérerai pas avant six mois, puis après il faut que je le lise à mon chien, bah oui tu comprends il aime bien que je lui lise des histoires avant de dormir… Non mais, tu sais quoi ? Le mieux c’est que tu l’achètes, hein. » Non, je ne suis pas une égoïste doublée d’une groooosse menteuse, ni une crevarde, mais je déteste prêter mes livres. Après tout, il y a des bibliothèques pour ça.
Pourquoi une telle aversion pour le prêt, me demanderez-vous ? Petit a) sortir un livre de ma bibliothèque me donne des sueurs froides, j’aime savoir que tous mes petits protégés sont à leur place, que je suis entourée de mes bouquins et je n’ai pas à penser aux mauvais traitements qu’un tiers leur infligerait si je les prêtais. Petit b) parce que oui, certaines personnes sont des monstres avec les livres. Qu’on casse la tranche, passe encore (certains textes sont imprimés très près de la reliure ou certaines couvertures sont trop rigides et ont besoin d’être assouplies), mais qu’on me corne des pages ou qu’on me plie complètement la couverture (ô Jennifer de la troisième B, à qui j’avais prêté mon exemplaire de La Mécanique du Cœur, livre chéri entre tous, et qui me l’a rendu avec une couverture complètement chiffonnée, sache que le karma se vengera…), ça ne passe PAS DU TOUT. Petit c) Et encore, ça c’est dans l’éventualité où je revois un jour le livre prêté, car confier un ouvrage à quelqu’un c’est prendre le risque (disons à 95%) qu’on ne nous le rende jamais, soit parce que la personne à qui vous l’avez prêté met tellement dix plombes à lire que vous finissez par oublier lui avoir prêté, et elle à qui elle l’a emprunté, ou parce qu’elle oubliera toujours de vous le ramener.
Petites astuces pour se sortir d’une telle situation : J’ai développé tout un tas de techniques pour ne plus prêter mes bouquins (sauf à des personnes d’extrême confiance, je ne suis quand même pas une extrémiste… Hum, hum). Parce que lâcher un gros « Non, il est hors de question que je te prête le moindre bouquin (tu ne fais attention à rien, tu ne me le rendras jamais, je n’ai pas confiance en toi, je suis pas venue ici pour souffrir okay ?)« , cordial mais ferme, risquerait de plomber un peu l’ambiance. Si vous n’arrivez pas à changer subtilement de sujet pour éluder totalement la demande de prêt, inventez un bon gros mytho des familles, du genre « ah la la, quel dommage, je l’ai déjà prêté à ma grande-tante Gisèle, elle est super lente à lire. Je te le passe quand elle me le rend, ça marche ? », ce qui est faux, bien entendu, car il n’y a pas de grande-tante Gisèle/le livre repose tranquillement dans votre bibliothèque, et votre interlocuteur oubliera vite sa demande ou, s’il la réitère, vous pourrez toujours accuser tante Gisèle de mettre des plombes à lire ce maudit bouquin. Sinon, si votre grand cœur vous empêche de recourir à de tels subterfuges, et que vous finissez par prêter ce livre (la mort dans l’âme), tenez un carnet de prêt où vous notez le titre de l’ouvrage, à qui vous l’avez prêté et à quelle date : c’est le meilleur moyen de vous assurer de revoir votre bouquin un jour.
2. Les deuxièmes tomes décevants
Ce point s’applique surtout aux trilogies. Je n’ai rien contre les sagas, j’en apprécie même un certain nombre, mais il m’est arrivé à plusieurs reprises d’abandonner des séries car le deuxième tome était décevant, et que tout mon intérêt pour l’univers retombait alors comme un soufflé. C’est notamment ce qu’il s’est passé avec la trilogie « Miss Pérégrine et les enfants particuliers ». J’étais tellement emballée par la thématique, l’univers, l’intrigue, que j’ai acheté les trois tomes d’un coup, neufs, ce qui m’a relativement coûté un rein, tout ça pour abandonner ma lecture au milieu du deuxième tome. J’ai dévoré le premier, je me suis jetée sur le suivant avec avidité, mais l’intrigue traînait en longueur, j’avais le sentiment que les personnages tournaient en rond, j’étais totalement découragée, et je n’ai pas pu aller plus loin. Cela fait donc un an que je passe devant les tomes entassés sur mon bureau et je n’ai toujours pas eu le courage de leur donner une seconde chance. Plus récemment, j’ai vécu le même phénomène avec la saga Red Queen, dont j’ai dévoré le premier volume en un jour, et dont le deuxième dort sur le sol, à côté de mon lit, depuis un mois. L’intrigue est devenue molle, je n’accroche plus, et je lis tout un tas d’autres bouquins au lieu de m’y remettre. C’est dommage car le troisième tome vient de sortir et que j’aimerais bien savoir ce qu’il advient des personnages, je me suis quand même bien attachée à eux, mais j’ai décroché… Ce qui est le plus embêtant, c’est que ce sont souvent de très bonnes histoires, dont le premier tome nous a laissé un excellent souvenir, mais on s’arrête sur une mauvaise impression à cause de ces deuxièmes tomes qui servent de transition vers le troisième, où sont censés se passer tous les évènements palpitants et apporter un dénouement exceptionnel. Mais un livre de transition, où il ne se passe pas grand chose, où la narration devient creuse, ne peut pas être bon et ne peut pas garder l’attention du lecteur.
3. Les livres d’occasion qui cachent de mauvaises surprises
Soyons clairs : j’adore les livres d’occasion. Déjà, parce que mon portefeuille les adore (quand tu repars d’un marché aux livres avec 12 bouquins pour 5€ au lieu de 120, ça fait quand même plaisir), et j’aime aussi les trocs aux livres qui me permettent de me débarrasser des rares livres dont je suis prête à me séparer (souvent des lectures abandonnées car c’étaient de grosses déceptions ou des livres d’enfance style Grand Galop) pour revenir à la maison avec de nouvelles trouvailles. Une belle occasion de découvrir des livres pour lesquels je n’aurais pas forcément été prête à débourser de l’argent en librairie au profit d’une valeur plus sûre. Je n’ai pas non plus de problème avec de petites dédicaces en première page, même si elles ne sont pas de l’auteur (qui se sépare d’un livre dédicacé par son auteur ?), ou autres annotations, parce que cela montre que le livre a une histoire, et ça lui donne même plus de valeur. En revanche, on trouve parfois des traces de chocolat/café/je ne sais quoi qui témoignent du mauvais soin apporté au livre. Pire encore, certaines couvertures sont poisseuses, des étiquettes ont parfois été collées et quand on les enlève pour redonner son éclat au bouquin, elles laissent des traces super moches et collantes, et ça, ça me chiffonne comme pas possible.
Petite astuce : Nettoyez vos livres d’occasion avec un coton imprégné d’alcool désinfectant, cela permet d’enlever les microbes (bah oui, y a des chances pour que le dernier propriétaire du livre ait l’habitude de lire aux toilettes ou n’ait pas toujours les mains hyyyper propres), et les traces de colle laissées par les étiquettes.
4. Quand la suite d’un bouquin trop génial n’est pas disponible
Vous venez de finir cet ouvrage fabuleux, qui vous a tenu en haleine jusqu’à la dernière ligne, qui s’est même terminé sur un gros cliffhanger, et vous vous précipitez à la bibliothèque pour emprunter le deuxième tome afin de connaître la suite de l’histoire. Et là, c’est le drame : le livre est sorti, c’est-à-dire qu’il est entre les mains d’un autre membre de la bibliothèque. Combien de temps vous faudra-t-il attendre ? 1, 2 semaines ? Voire 3, le délai maximum de prêt ? Cette attente est une vraie torture. Cela m’arrivait souvent quand j’étais plus jeune et que je n’avais vraiment que la bibliothèque municipale pour abreuver ma soif de lecture, ainsi j’essayais d’emprunter le maximum de tomes en même temps pour ne pas rester sur ma faim, mais avec les sagas style Graal, Harry Potter, Les Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire, etc., il m’est souvent arrivé de me faire couper l’herbe sous le pied par un autre lecteur. Aujourd’hui, cela se traduit plutôt par un exemplaire qui n’est pas en vente dans ma librairie de proximité/trop cher sur internet (récent donc pas encore d’occasion) ou, pire, comme avec Six of Crows, lorsque la suite n’est pas encore parue et qu’il faut prendre son mal en patience… Parfois pendant plus d’un an ! Et là, une fois le livre dans les mains, il faut espérer que le tome ne soit pas décevant… Ah ! Ah !
Voilà, c’était un échantillon de mes petits tracas de grande lectrice, n’hésitez pas à partager les vôtres en commentaire !
PS : Pendant l’écriture de cet article, j’ai appris que j’avais validé mon master, vous pouvez donc boire une bière en mon honneur.
PS2 : Je serai présente au salon des collectionneurs, bouquinistes et écrivains qui se tient dans les rues de Vergèze, samedi 17 juin 2017 à partir de 9h du matin. Il ne me reste plus que 12 exemplaires de La Brèche (qui est d’ailleurs à -20% sur le site de la ME ces jours-ci), donc c’est le moment de venir vous en faire dédicacer un avant mon départ pour la Thaïlande ! Après c’est foutu, il vous faudra attendre le printemps 2018, et comme c’est dans longtemps, venez plutôt samedi. Enfin, je dis ça pour vous, hein…
Félicitations pour ton master !
Je suis comme toi , je n’aime pas prêter mes livres , on me les rends comme des serpillières !
ou alors il me faut les réclamer 50 fois , tu sais de quels livres je parle …
Je sors de l’hôpital et ne pourrais pas venir samedi , je râle car je vais bien …
Je t’embrasse
Tati
Je suis super contente de te voir sur le blog et que tout aille bien, je t’embrasse très fort et nous avons bien pensé à toi. Je passerai te dire au revoir avant mon départ. Plein de bisous !
Félicitation pour ton master ma jolie ??
Moi mon soucis c’est vraiment prêter mes livres, j’ai beaucoup de mal et même à ma mère mdrr la honte ! ??
J’écris mon prénom au crayon au cas où elle ne se rappelle plus à qui est le livre et puis de temps en temps.. « maman, t’en est où de mon livre ? Il te plaît ? » ??
Elle doit me prendre pour une folle parfois ahah. C’est grave docteur ?
Ah ! Ah ! Je te comprends tellement, je fais aussi la petite technique du « alors, tu en es où ? », elle marche plutôt bien 😉
Pour mes parents, c’est pareil, quand ma mère entre dans ma chambre en me disant « tu as des livres à me conseiller ? » c’est toujours « et ils reviennent sur l’étagère directement après, hein ! ». Hier, je lui ai prêté un de mes Beaulieu, dédicacé, elle a eu le droit à la grande leçon… (Moi aussi j’ai honte, mais pas sûre que ce soit grave :p )
Une bonne idée cet article ? Je me retrouve sur certains points, notamment la potentielle déception des suites, mais plus encore ce que je trouve terrible c’est quand tu commences un livre que tu l’adores, mais que tu n’avais pas vu que c’était en fait une saga de 15 tomes qui vont tous sortir au compte goutte… rageant !
Exactement, rien que pour le porte-monnaie j’évite les sagas aussi longues, il n’y a que les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire qui ont réussi à me tenir en haleine pendant 13 tomes, et encore ça tournait quand même un peu en rond, à force.
J’avoue m’être lancée dans la Guerre des Clans et malgré les 36 tomes, j’adore…
Je ne connais pas du tout, mais après il y a toujours de bonnes sagas, certains auteurs sont extrêmement talentueux.
Oui cela ne remet pas en question la qualité, juste la frustration de devoir attendre la fin ^^
Autre tracas : quand la saga que tu adores est en espagnol à l’origine et que les maisons d’éditions ont subitement décidé de ne pas traduire le dernier tome… ???
Aouch ! Je n’ai jamais eu ce problème, mais je compatis… Bon courage pour apprendre l’espagnol, alors 😉
Surtout que j’apprends l’allemand ???
La totale ah ! ah !