Dernièrement, je vous racontais ce que je fais dans la vie quand je n’écris pas. Et c’est vrai que cette année, je n’ai pas beaucoup écrit : j’ai bien essayé d’avancer sur de nouveaux projets, mais les anciens continuaient de me rattraper. Et pour cause, le Covid a retardé la publication de mon quatrième roman, et il m’a fallu 2 ans avant de le tenir entre mes mains. Mais voilà que ça y est, je l’ai reçu un beau matin, dans mon super ensemble legging crop-top vert sapin alors que je m’apprêtais à partir pour mon cours d’haltérophilie. Autant vous dire que c’est un tableau que je n’aurais jamais imaginé quand j’ai signé en 2019 ! D’ailleurs, heureusement que je me suis mise au sport, faute d’écrire, cette année, parce qu’il faut de la force pour monter un carton de 20 livres au quatrième étage sans ascenseur ! Mais là, je digresse autant qu’une blogueuse culinaire qui vous raconterai ses souvenirs d’enfance liés à la tarte tatin dans l’espoir d’augmenter son score SEO. Si j’écris cet article, c’est pour vous parler de ce nouveau roman, de mon expérience avec les éditions City, et de ce qui se prépare cette année.
Pourquoi j’ai signé aux éditions City au lieu de rester avec mon premier éditeur ?
Petit rappel pour ceux qui me découvrent : j’ai signé mon premier roman, La Brèche, aux éditions 5 sens en 2016. J’avais 19 ans, j’étais étudiante, je ne connaissais pas grand-chose au monde de l’édition, et j’écrivais de la dystopie. Autant vous dire que personne ne m’attendait et que je n’imaginais même pas recevoir une réponse positive un jour. Je me suis tournée vers les maisons d’édition francophones car j’avais conscience que le marché français était saturé, surtout dans le genre que j’écrivais, et c’est ainsi que j’ai eu mes entrées chez cet éditeur indépendant Suisse. Ce fut une très belle expérience, qui m’a permis de mieux comprendre le monde de l’édition, ce qu’on attendrait de moi, de me familiariser avec les salons, les lecteurs, et de vivre un paquet de belles émotions. Seulement, la maison d’édition est récemment devenue à compte d’auteur (je précise toutefois que leur démarche est plus fairplay que beaucoup de ces prestataires de service, car ils ne demandent pas de sommes colossales mais d’acheter un certain nombre d’exemplaires tirés), mais ce n’était vraiment pas ce que je recherchais. Et puis beaucoup de commandes de mes premiers romans se voyaient annulées sans raison, alors j’ai fait le choix de récupérer mes droits et d’utiliser l’expérience acquise ces dernières années pour passer dans la cour des grands.
Parlons de ce quatrième roman mystérieux : Le vent te portera.
Vous vous souvenez peut-être de ce 16 mars 2019 où j’ai passé les portes de l’Alcazar, à Paris, pour un speed-dating avec les éditeurs de Mazarine ? Mazarine, c’est une branche des éditions Fayard qui publie des romans tout doux que j’aime beaucoup. Je n’en lis pas tous les jours, mais quand j’ai besoin d’une lecture feel good, c’est systématiquement vers cette collection que je me tourne. J’avais eu l’honneur de faire partie des quelques auteurs préselectionnés en vue d’une publication et de passer en finale, mais l’aventure s’était arrêtée là pour moi. Il faudra, d’ailleurs, que je vous raconte dans un autre billet comment j’ai commis ma plus grosse erreur d’écrivain dans le processus et comment je me suis, un peu, grillée auprès de cette maison d’édition que j’adore… Mais ai-je envie de me mettre la honte toute seule dans l’immédiat ? Laissons ce sujet à un autre jour. Bref, dans l’article qui présentait ce speed dating, je parlais du roman en question comme de mon 3e roman : j’en parle aujourd’hui comme du 4e car j’ai, entre-temps, publié Là-Haut Dansent les Étoiles dans ma propre maison d’édition. En effet, j’avais présenté Le vent te portera à Mazarine alors qu’il n’était encore qu’un premier jet, avec une écriture fragile, et une intrigue qui avait besoin d’être reficelée. J’ai donc pris le temps de revenir sur mon texte, en prenant du recul, et une fois satisfaite, j’ai présenté le roman à plusieurs maisons d’édition. J’ai eu des échanges passionnants avec une éditrice d’Eyrolles, et j’ai même cru que je pourrais signer avec eux, mais cela ne s’est pas fait. J’en ai toutefois tiré une très belle expérience, car j’ai vu le côté plus humain, plus accessible de l’édition, grâce à une éditrice disponible et attentive alors même que je n’étais pas l’une de ses auteurs. Puis j’ai reçu le fameux « oui » tant attendu de la part des éditions City, alors que je prenais mon petit-déjeuner dans un loft de Montréal, squattant la colocation d’une de mes meilleures amies partie en stage à l’étranger. Je n’ai pas fait de roulade, mais je n’en étais pas loin.
Mon histoire allait voir le jour. Vous alliez rencontrer Lily, cette part de moi qui, quatre ans avant que je n’écrive ces lignes, se questionnait avec angoisse sur le passage à l’âge adulte.
Qu’est-ce que ma signature avec les éditions City va changer pour moi ?
Nous sommes le 21 janvier et mon livre sort le 26. Alors pour l’instant, il me semble prématuré de dresser une liste. Je ne peux parler que d’espoirs et d’attentes, mais même là, je n’en ai pas beaucoup : j’ai conscience de la réalité du marché de l’édition. Du nombre de livres publiés chaque jour, chaque semaine. De ne pas être attendue. Je ne peux que me satisfaire de ce grand accomplissement qui est d’être allée au bout du processus, malgré les dates sans cesse reculées, les promotions qui vont se chevaucher avec mon 5e roman qui paraîtra le 10 février 2022 (mais ça, je vous en parle dans le prochain article), les réécritures que j’ai beaucoup assumées seule. Ce qui est certain, c’est que pour la première fois, je pourrai légitimement entrer dans une librairie ou un supermarché et m’attendre à y trouver mon livre. Et ça, c’est mon rêve de petite fille qui se concrétise. Même si c’est aussi plus d’angoisse… Parce que si je flope, pourrai-je continuer à publier ? Vais-je réussir à défendre, en étant la Pauline d’aujourd’hui, de bientôt 27 ans, un roman écrit il y a 4 ans et qui aurait dû sortir 2 ans plus tôt ? Des éditeurs me feront-ils confiance à nouveau ? Et si on me lit plus, cela veut aussi dire qu’on me critiquera plus. C’est statistique, je sors du cadre rassurant de ma bulle locale où j’étais promue et regardée avec affection. C’est un autre jeu qui se lance. C’est excitant mais aussi effrayant. Est-ce que j’ai les épaules pour un rêve aussi grand ? Est-ce que finalement, mon truc à moi, ce n’est pas d’essayer de dire des choses tout en restant bien cachée, derrière les micros de la radio et l’écran de mon PC ?
Je me questionne beaucoup, mais je sais que je vais sortir de ma zone de confort et peu importe le résultat, c’est une victoire en soi. Je prends un risque. Et après une année à me sentir éteinte, souvent morte à l’intérieur, désillusionnée de tout, à me raccrocher à la moindre percée d’adrénaline, ce pas vers l’inconnu me rappelle que c’est la beauté de la vie. On ne sait pas ce qu’il va se passer. Alors, tout peut arriver.
C’est quoi, la suite ?
Le vent te portera sera donc disponible partout en France à compter du 26 janvier 2022. Il y a d’ailleurs déjà des précommandes disponibles. Si vous voulez me soutenir, acheter le roman pour vous ou pour l’offrir est évidemment un geste immense, qui m’assurera d’être mieux référencée en librairie pour mon cinquième titre, à paraître en février. Mais il existe plein d’autres moyens de me soutenir ! En partageant mes posts, en likant et commentant pour que les algorithmes me mettent en avant. En demandant à vos libraires et bibliothécaires de mettre le livre dans leurs rayons. En glissant un mot à la voisine quand vous la croiserez dans l’ascenseur.
Du reste, je reviens en librairie le 10 février, aux éditions Hugo Roman, cette fois. Une aventure absolument incroyable que j’ai hâte de vous raconter. J’ai mis mon 6e roman en pause, je travaille sur le 7e. Je prépare aussi une réédition de La Brèche, parce que cette histoire mérite un coup de jeune. Et si je ne poste plus beaucoup, soyez rassurés : c’est parce que je travaille dur en coulisses !
Bravo pour cette belle avancée
Positives tes craintes car tu es prête à concrétiser tes rêves d’enfant
Tata Maryse m’en parlait beaucoup à l’époque
C’est ce que je me dis aussi : c’est normal d’avoir peur de sauter dans l’inconnu, mais j’attends ça depuis toujours 🙂
Tu avances dans l’inconnu mais tu fais aussi des progrès incontestables et des expériences inoubliables. C’est vraiment bien de réussir à atteindre tes objectifs, et ça donne du courage à ceux qui veulent suivre ce parcours ! 🙂
J’espère que partager mes échecs et avancées permettra à d’autres personnes d’y voir plus clair, en effet ! Merci pour ton retour 🙂