Vous vous souvenez sûrement avoir appris les vers de Musset, Verlaine et Du Bellay sur les bancs de l’école. Mais combien de poétesses connaissez-vous ? Pouvez-vous nommer l’une de ces femmes avant-gardistes qui a pris la plume pour mener ses combats ? Elles sont pourtant nombreuses à être des poètes femmes audacieuses. Découvrez les portraits de ces écrivaines hors du commun.
Rupi Kaur, une poétesse militante
Elle est l’emblème de l’InstaPoet, la reine du vers incisif : à seulement 26 ans, Rupi Kaur a érigé une véritable communauté autour de ses écrits engagés. Cette canadienne d’origine indienne aborde sans filtre les thèmes du viol, du premier amour et de la rupture. Son premier recueil de poèmes « milk and honney » a figuré sur la liste des Best-Sellers du New-York Times pendant 25 semaines. Ses poèmes courts aux illustrations minimalistes comptabilisent des milliers de repost sur Instagram.
George Sand, écrivain libertine avec de sacrés ovaires
Pour le coup, George sand – née Amantine Aurore Lucile Dupin en 1804 – n’est pas poétesse à proprement parler. Elle était avant tout romancière, mais il faut dire que ses poèmes adressés à Musset dans des lettres sont tout ce qu’il y a d’audacieux. « Mais pourquoi donc ? » brûlez-vous de me demander… Eh bien parce qu’en lisant une ligne sur deux, vous obtenez des poèmes olé-olé. Eh ouais, en plus d’être complètement avant-gardiste sur le port du pantalon (alors réservé aux hommes), George a inventé le sexto avant l’heure. Si on ajoute à cela qu’elle a pris un nom d’homme pour se faire publier, qu’elle a vécu toute sa vie en contradiction avec les codes de la société d’alors juste parce qu’elle aimait faire ce qu’elle voulait quand ça lui chantait, vous comprendrez pourquoi c’est l’une de mes figures littéraires préférées. Et pas seulement parce qu’elle a écrit un roman intitulé Pauline.
Ça, ça ne s’invente pas :
Sappho, la femme qui donna son nom à tout un pan de la sexualité humaine
Dans le genre écrivain bad-ass, Sappho remporte la palme. D’abord, elle est l’une des premières poétesses connues – elle est quand même née en -630 avant J.C. Mais en plus, ses écrits influencent encore notre vocabulaire alors que seuls quelques fragments ont pu traverser les âges. Par ses poèmes traitant de son attirance pour les femmes, de ses amours, mais aussi de politique, on utilise aujourd’hui le dérivé de son prénom pour désigner l’homosexualité féminine avec le terme « saphisme ». Et comme Sappho est née à Lesbos, elle fut d’abord qualifiée de « La Lesbienne », puis le terme prit le sens qu’on lui connaît aujourd’hui autour du 9e siècle après J.C. Alors, resituons : En Grèce Archaïque, les moeurs sont plutôt ouvertes, surtout dans les sphères aristocratiques. Ce n’était donc pas si bad-ass de parler librement de ses relations homosexuelles. Cependant, savoir que de telles sources ont pu nous parvenir aujourd’hui et qu’elles ont tant fait jaser au fil des siècles que des termes actuels de notre vocabulaire en découlent, ça, c’est fort.
Sylvia Plath, écrivain torturée et poète de génie…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sylvia a eu une vie courte mais tumultueuse. Avant son suicide à l’âge de 30 ans, elle a produit 6 ouvrages littéraires, 5 recueils de poèmes, 4 livres pour enfants et des nouvelles. Elle est notamment la première poète a recevoir le prix Pulitzer à titre posthume. Oui, rien que ça. Rongée par de nombreux démons, son roman « La cloche de détresse » est perçu comme l’annonce de son suicide. À l’université déjà, Sylvia publie des poèmes, une revue étudiante, et reçoit deux bourses prestigieuses. L’une pour entrer à l’université, l’autre pour partir étudier à Cambridge. Mariée pendant 7 ans avec le poète Ted Hughes avec qui ils forment un couple très glamour – c’est un peu les Brad et Angelina de la littérature – elle accouche de 2 enfants avant d’en perdre en 3e pendant la grossesse. Cette fausse couche hante ses écrits. Ce drame combiné au traumatisme de la mort de son père et à des troubles bipolaires en font une personnalité tourmentée.
Pendant quelques temps, son rôle d’épouse prend le dessus sur sa carrière. Eh oui, pas facile de joindre les deux bouts lorsqu’on est un couple de poètes, surtout quand des progénitures s’ajoutent au tableau. La jeune femme enchaîne les petits boulots avant d’obtenir un poste de professeur au Smith College, sa première université. C’est lorsque survient son divorce avec Ted, qui la trompait avec la femme d’un ami, que Sylvia se montre la plus prolixe dans son écriture. Malheureusement, sa dépression la domine et elle se suicide le 11 février 1963, à seulement 30 ans.
Poème « Edge », crédits @Twitter
Poètes, femmes, audacieuses, déterminées et talentueuses… Leur plume a changé le monde ! Et vous, quelle est votre préférée ?
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