Vous l’avez attendu comme les soldes, vous l’avez réclamé à corps et à cris (c’est faux) et le voici : Un nouvel article Journal d’Expat ! J’aurais voulu vous écrire ce weekend, mais je dois dire qu’ici les journées défilent à une vitesse folle et le temps me manque ! C’est donc sans grande surprise que je vous livre un premier élément de réponse : Chiang Mai, c’est super. Toutefois, plutôt que de parler de moi et de mon nombril, aujourd’hui je vais essayer d’aborder un peu plus les aspects culturels (même si je vais quand même vous raconter ma vie, parce que je la trouve très intéressante). Gardez en tête que je ne suis là que depuis deux semaines et que, même si j’en apprends énormément tous les jours, c’est avant tout un point de vue très subjectif que je vais présenter et non pas factuel (pour cela, Google est votre ami).
La Thaïlande, pays du sourire ?
Avant mon départ, toutes les personnes ayant déjà visité la Thaïlande n’arrêtaient pas de me dire « Tu verras, la Thaïlande c’est génial, les gens sont trop gentils, ils sourient tout le temps », si bien que quand je suis montée dans le taxi à l’aéroport, j’étais presque aussi déçue de voir que mon chauffeur faisait la gueule que quand j’ai reçu des chaussettes de tennis à Noël (coucou papa et maman, je vous aime quand même). Ici, il y a même des t-shirts et autres goodies estampillés « Thailand, land of smiles« , pour vous dire à quel point c’est revendiqué et l’importance de cette appellation pour l’aspect touristique. En parlant avec d’autres stagiaires, je me suis rendu compte qu’ils avaient un peu la même réaction quand quelqu’un affichait une tronche de 6 pieds de long : mais on nous aurait donc menti ? Il faut surtout prendre en compte qu’ici, se mettre en colère est synonyme de perdre la face, donc les thaïs feront tout pour éviter la confrontation et le sourire peut être une manière de désamorcer une situation potentiellement explosive. Exemple : je te double comme un gros porc et je manque de te rentrer dedans parce que je n’utilise pas mes rétroviseurs, mais avec le sourire. Donc gardez bien à l’esprit que le sourire est un gros aspect de la culture. Oui, 99% du temps les thaïs vous serviront avec le sourire et seront aimables avec vous, mais ce n’est pas pour autant qu’ils ne pensent pas que vous êtes un idiot fini au pastis. Ce sont des êtres humains comme tout le monde, qui ont tout à fait le droit d’être en colère contre vous ou contre Madame Michu, ou de ne pas sourire pour x raisons. Rien que le fait d’avoir à préciser cela me fait bizarre, mais avec tout ce que j’ai pu entendre, ça ne peut pas faire de mal. En revanche, il est indéniable que les thaïs sont très serviables et qu’ils feront tout pour vous satisfaire, ce qui est assez propre à tous les pays d’Asie. Par exemple, l’autre jour au Student Market mon scooter était coincé sur le parking par un autre scooter et je n’arrivais pas à le sortir, ni à le déplacer par l’arrière car il est beaucoup trop lourd pour moi. Un jeune homme est de suite descendu de sa moto pour m’aider à le déplacer (bon, aussi parce que ça faisait 5min qu’il attendait la place à côté de moi et que je le gênais considérablement). Ou encore, pendant la visite de Doi Suthep, nous étions un petit groupe de copines, et quand l’une d’elle a sorti son téléphone pour prendre un selfie avec nous, une dame est de suite venue pour nous proposer de prendre la photo, juste pour nous faire plaisir. Aucun doute que vous trouverez des gens très polis et chaleureux ici, prêts à vous aider, mais n’oubliez pas l’aspect culturel et n’abusez pas de cette gentillesse.
Et la vie là-bas, c’est comment ?
C’est étrange car depuis que je suis là, j’ai à la fois le rythme de vie le plus actif et le plus chill que j’aie jamais eu. Je m’explique : ici, les gens prennent le temps de faire les choses, dans les « vrais » restaurants thaïs (entendre par là le petit boui-boui qui ne paie pas forcément de mine mais qui fait de la super bouffe), les plats sont faits commande après commande, si bien que des fois vous attendez depuis 20 minutes lorsqu’une serveuse vient vous voir toute confuse parce qu’il n’y a plus l’ingrédient principal de votre plat, et qu’il vous faut donc choisir autre chose. On ne court pas dans la rue, on flâne, et même si la circulation est très sportive et qu’il y a du mouvement absolument de tous les côtés, même là où il ne devrait pas y en avoir, en soi on roule entre 40 et 60 km/heures (je vous avoue que c’est largement suffisant quand il faut éviter un chien ou un scooter qui coupe la route toutes les cinq minutes, d’autant plus lorsqu’il se met à pleuvoir des cordes parce que c’est la mousson). En parallèle, comme mon logement n’a pas de cuisine (les thaïs mangent beaucoup en extérieur), je suis toujours à droite ou à gauche : je quitte le travail à 12h, je vais manger dans un restau quelconque, je rentre à mon appart une petite heure, puis je retourne travailler, à 18h je quitte le travail pour ressortir manger entre 19h et 20h, et je rentre rarement avant 21h30, 22h. Le temps de faire ma petite routine du soir, de donner signe de vie rendre jaloux les personnes que j’ai laissées en France avec mes supers histoires/photos et de trainer un peu sur les réseaux sociaux et j’ai vite fait de m’endormir comme une larve sur mon écran. Et c’est génial parce que tout en prenant les choses beaucoup plus à la cool, j’ai vraiment l’impression de vivre à fond. En comparaison, en France, on a vite fait de rentrer s’enfermer après le travail/les cours, de manger seul.e devant sa télé/son PC, et ce sont énormément d’heures perdues bêtement.
Petit point sur la faune
En venant en Thaïlande, je m’attendais à voir des singes et des éléphants à condition de me rendre dans les lieux adéquats, style l’Elephant Nature Park ou Lopburi (la ville des singes). Mais PAR TOUTATIS, je n’étais pas prête ! Déjà, Chiang Mai est une ville avec beaucoup de végétation, ce qui est juste sublime. Mais du coup, on trouve vraiment de tout. Sachez, par exemple, que je suis en colocation avec une colonie de fourmis, tandis que mon amie Alice, beaucoup plus chanceuse, reçoit régulièrement la compagnie d’un gecko (franchement, j’échange quand vous voulez parce que les fourmis dans le lit, spoiler alert : C’EST CHIANT). Le soir, je peux bénéficier d’un concert de crapauds bœufs, j’ai d’ailleurs réussi à en apercevoir un hier, et mon balcon me permet de voir écureuils et poules en liberté (sur la route, oui, oui). Sinon, dès le lendemain de mon arrivée, alors que je m’entrainais à faire du scooter dans l’allée de ma résidence, j’ai eu la bonne idée de m’arrêter pour faire demi-tour et j’ai posé le pied juste à côté d’un scorpion bien costaud. On croise aussi régulièrement des rats, notamment dans les cours des restau en plein air, et j’ai même failli avoir un accident ce matin car j’ai pilé lorsqu’une souris s’est jetée sous mes roues (l’autre soir, c’était un chaton…A croire que les animaux deviennent suicidaires). Il y a énormément de chiens et de chats, qui voguent librement dans la ville et dorment dehors. J’ai remarqué qu’il y avait notamment beaucoup de chiens dans les cours des temples. Il faut donc faire très attention car on peut même en croiser sur des « voies rapides », tranquillement allongés la nuit, et je peux vous garantir que ce sera à vous de bouger. Quand la route n’est pas éclairée, on peut vite se faire surprendre. Pour l’anecdote, l’autre jour je me suis arrêtée pour éviter un chien, étant donné qu’une voiture arrivait en face et que je ne pouvais pas me contenter de le contourner, et celui-ci a décidé qu’il serait très drôle de me courser sur quelques mètres. Sinon, il y a des chenilles bien dégueulasses à rencontrer, surtout lorsque vous escaladez le rocher d’une cascade et que votre pote vous dit « NE BOUGE PLUS TA MAIN » parce qu’il y a une de ces horreurs velue, noire et blanche, à 2cm de votre auriculaire. Bon, concrètement je n’ai pas de problèmes avec les bestioles, mais comme je suis un peu la Brigitte Bardot du monde canin, voir autant de chiens errants dans un état aussi lamentable (je pense notamment à mon chouchou que je croise régulièrement sur ma route du travail, qui a une patte folle et un œil crevé), ça me fend vraiment le cœur. Je pense que la stérilisation des animaux, déjà trop boudée en France, ne se pratique pas des masses ici. En revanche, pour stopper net toute blague sur l’Asie : beaucoup de thaïs possèdent des chiens et ils les aiment, c’est câlins-bisous tout ça, non on ne les bouffe pas, toutefois la condition animale reste à désirer. Je vous ferai un article plus détaillé, notamment sur le traitement des éléphants…
Qu’est-ce qu’on mange à Chiang Mai ?
Du riz. Je crois qu’à mon retour en France, je ne pourrai plus voir le riz en peinture. Bon, en vrai j’ai l’avantage de vivre dans la deuxième ville de Thaïlande, il y a donc 12 restaurants au mètre carré (franchement, j’exagère à peine), autant en street-food qu’en établissement plus touristique/élaboré et vous pouvez facilement manger des burgers, japonais ou italien. Beaucoup proposent des salades mais je n’ai pas confiance dans les petits bouibouis car tous les légumes qui ne s’épluchent pas sont rincés à l’eau courante, donc je n’ai pas envie de prendre de risques. En revanche, il y a un restaurant « Salade Concept » qui me permet d’avoir tout de même ma dose de légumes. Sinon, bien sûr, on ne mange pas du riz tout seul, on mange beaucoup de porc, de boeuf ou de poulet, souvent frit ou avec des sauces curry, du Pad Thai, des nouilles, des soupes (mais c’est pas la soupe de votre grand-mère hein, c’est bien fat, avec de la viande, des nouilles, des trucs comme ça). Il y a pas mal de plats au curry, sachez que le curry vert est celui qui arrache le plus (si jamais ça peut vous éviter une mésaventure), et pour l’instant mon plat préféré c’est le CC Curry du Sifraa, un restau street-food près de chez moi tenu par une mamie adorable où on mange pour environ 50bahts, soit 1€30. Il faut également savoir que les plats sont bien épicés, donc pensez à toujours demander « Mai Phet » (sans épices) pour avoir une version comestible pour les palais fragiles et délicats comme le mien, au risque de pleurer votre mère en crachant tellement de flammes que Daenerys Targaryen pourrait venir vous recruter pour sa team de dragons. Je ne blague pas. J’ai fait une pause dans l’écriture de cet article pour aller dîner dans un bouiboui thaï qui est un peu une cantine de rue, rien que leur version « Mai Phet » était super épicée, pour un plat présenté comme « non piquant » (il n’avait pas de petit piment sous la photo) et commandé « Mai Phet » par précaution. Donc imaginez un plat avec deux piments sous la photo ! Quasiment tous les restaurants proposent des smoothies, et il y a de quoi faire de belles combinaisons avec tous les fruits que l’on trouve ici (fruits de la passion, mangue, papaye, banane, noix…). En gros, on mange très, très bien, il faut juste faire attention à ne pas manger des aliments laissés à l’air libre, qui n’ont pas été cuits devant vous sur les marchés, et penser à toujours commander Mai Phet, même s’il arrive d’avoir de mauvaises surprises et de s’arracher le palais quand même (je vous laisse imaginer si vous ne pensez pas à demander Mai Phet, du coup…). C’est comme ça, c’est la façon de cuisiner ici. Aussi, on ne mange pas systématiquement avec des baguettes, même si ça arrive régulièrement, et les couverts sont généralement une fourchette et une cuiller à soupe. Il est assez rare d’avoir un couteau !
Donc ne vous en faites pas, vous mangerez à votre faim. Ce que je trouve chouette, c’est qu’avec le fait de manger à l’extérieur et d’avoir de telles horaires, on ne mange jamais entre les repas et on se contente de la quantité qu’on nous donne. Et ici, il y a très peu de desserts car il n’y a pas vraiment d’engouement pour le sucré. Les gourmands devront se rabattre sur les smoothies ou sur des collations du Seven-Eleven, mais personnellement je ne suis pas fan. Il y a aussi les yaourts glacés, celui de la photo est le résultat d’un petit suisse versé sur une plaque glacée avec des fraises et de la banane, le tout a été écrasé ensemble avec une spatule et quand cela se solidifiait avec le froid, le monsieur coupait des rouleaux pour faire une sorte de fleur. En gros, c’est un yaourt aux fruits glacé.
J’espère que ce nouvel article vous aura plus, n’hésitez pas à me faire des retours en commentaire ! Je pense que le prochain billet parlera à nouveau d’écriture car cela reste le coeur de ce blog et que ça me manque de ne plus en parler. J’en profite pour vous rappeler que mon roman est toujours disponible en eBook à tout petit prix. N’hésitez pas à lui laisser des avis et des étoiles, puis à l’acheter aussi !
Je vous quitte avec une photo de ma visite du temple de Doi Suthep, pendant le Buddha’s Day, un week-end de célébrations religieuses où il est strictement interdit de vendre de l’alcool ! Je me suis fait bénir par un moine (je porte désormais un joli bracelet rouge, tressé, censé réaliser le vœu que j’ai fait quand le moine l’a noué). C’était une expérience vraiment super, d’autant plus que normalement les moines ne doivent pas être en contact avec les femmes et celui-ci était très drôle, nous avons un peu discuté, il m’a même fait quelques blagues, tout en prenant bien soin de ne pas me toucher la peau lorsqu’il a noué le bracelet.
J’ attendais la suite de tes péripéties et je ne suis pas déçue ! Pour ce qui est du riz , je gage que lors de ton retour , tu mangeras quand même de notre bon riz de Camargue hihihi !
Bonne semaine ! Continue à nous amuser avec le récit de ta vie en Thaïlande . Bises .
Françoise Bonnefoi
Bonjour Françoise, merci pour ces retours toujours aussi gentils ! Pour le riz de camargue, on attendra quand même un peu, je pense :p
Hihihi ! Bonne journée ! Bises .